A Saintes, manifestation contre la privatisation des lignes TER

Le 8 novembre, devant la gare de Saintes (16), deux cents manifestants, cheminots, usagers, citoyens, militants de La France insoumise, du PCF, du POI, étaient rassemblés à l’appel du syndicat CGT des cheminots pour s’opposer au projet de cession des lignes TER à des compagnies privées dès 2027.

Devant la gare de Saintes (Charente-Maritime), le 8 novembre (photo correspondant)
Par correspondant
Publié le 15 novembre 2022
Temps de lecture : 2 minutes

Après s’être rassemblés devant la gare, les manifestants se sont rendus ensuite au lycée polyvalent de Saintes où avaient lieu les « Ferrocampus Days (sic) dédiés à l’avenir de la mobilité ferroviaire durable, connectée, autonome et décarbonée ».

Une délégation a été reçue par des officiels, dont le président PS de la région, Alain Rousset (le ministre Beaune était, paraît-il, présent, mais ne s’est pas montré), qui milite pour ouvrir les lignes à la concurrence. Celui-ci a expliqué qu’il fallait décider maintenant pour 2027, car « après les élections, ce serait pire » !

 

Le secrétaire de la section CGT des cheminots a répondu à nos questions.

Peux-tu nous expliquer le processus mis en place ?

Tout part de la régionalisation, et par là d’une aberration : le matériel SNCF est vendu à la région, qui va ensuite le louer à la SNCF, c’est-à-dire à ses filiales qui sont des entreprises privées ! C’est la première pierre de la privatisation. Dans la foulée, va donc être lancé un appel d’offres pour la future convention. La SNCF fera partie des candidats au même titre que les autres, pas mieux.

Mais qui voudra de ces lignes dites « non rentables » ?

C’est simple : les filiales de la SNCF, comme Keolis, qui sont des entreprises privées !

Ainsi, les cheminots réembauchés passeront du secteur nationalisé avec ses garanties au secteur privé. Et la convention décidera du prix, il faudra faire avec !

C’est le capitalisme forcené, qui veut en finir avec tous les services publics.

Et quel est l’état actuel du secteur, en particulier pour les effectifs ?

Suppressions de postes partout dans l’opérationnel : guichets, contrôleurs, aiguilleurs, entretien des voies. Bientôt, ce sera sans doute la maîtrise et les cadres ! Les lignes de la région sont en mauvais état. Les travaux ne seront pas faits d’ici à 2026. Et ceux qui l’ont été l’ont été par du privé, à la va-vite, il a fallu les reprendre. Aujourd’hui, sur Saintes-Bordeaux, le train va moins vite qu’en 2000, avec pourtant moins d’arrêts !

Comment vois-tu l’avenir proche ?

A force de rogner, que va-t-il rester aux cheminots et aux usagers ?

Moins de trains, de vitesse, de sécurité, de services ! Tout cela sur un discours vantant les transports non polluants ! Ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas lâcher.

Il semblerait qu’au conseil de région, certains élus de la liste Rousset aient voté contre l’ouverture à la concurrence. Partout où se rendra ou se réunira ce conseil, nous serons là, comme aujourd’hui ! D’ores et déjà, le syndicat CGT des cheminots de Saintes a décidé qu’un débat public contre la privatisation des TER se tiendra, vendredi 9 décembre, à 18 heures au hall Mendès-France, à Saintes. Il y invite syndicats, associations, partis politiques, toutes celles et ceux sincèrement attachés à la défense et au développement de la SNCF.