« La guerre et la réforme des retraites sont liées »

Une rencontre des signataires en France de l'appel international « Halte à la guerre ! » se tiendra à Paris, le 25 février. Ahmed Berrahal, syndicaliste CGT-RATP, y participera. Il nous explique pourquoi.

Le militant CGT de la RATP Ahmed Berrahal, en manifestation (photo correspondant)
Par la rédaction d'IO
Publié le 14 février 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Ahmed, tu es signataire de l’appel « Halte à la guerre » et tu as décidé de venir le 25 février prochain à une rencontre de militants sur la base de cet appel. Qu’attends-tu de cette rencontre ?

Ce que j’attends de cette rencontre, c’est de discuter avec tous ces militants pour trouver les moyens de faire cesser cette guerre. Pour moi, cela passe par trouver les moyens de faire cesser l’envoi d’armement en Ukraine. Parce que c’est une histoire sans fin. Et ce sont toujours les mêmes qui sont protégés et toujours les mêmes qui meurent, c’est-à-dire les ouvriers et leurs familles. Ce ne sont jamais les gouvernements qui sont touchés.

C’est une histoire sans fin parce que plus les gouvernements envoient des armes, plus c’est la guerre, et plus ça continue, plus les envois d’armes sont conséquents. J’entends qu’il est maintenant question d’envoyer des chars. Et après ce sera quoi ? La bombe atomique ?

Il faut que l’envoi d’armes cesse. S’il n’y a plus d’envoi d’armes, la guerre va cesser.

Donc, il faut discuter de ça et de comment on fait… Je crois qu’il faut trouver les moyens pour que, en France, on sorte tous manifester pour dire à Macron de cesser de surenchérir, cesser d’alimenter la guerre. Aujourd’hui, je trouve que publiquement c’est quelque chose qui n’est pas vraiment dit. Donc, le 25 février, il faut réussir cette réunion, d’une part, et pourquoi pas également trouver quelque chose de médiatique pour dire stop à cette guerre. Il faut qu’on voit aussi avec les élus, les députés. Ça pourrait nous aider pour interpeller le gouvernement et pour mobiliser.

C’est quand même fou. On trouve plein d’argent pour envoyer des armes, on trouve des milliards pour envoyer des missiles, mais on ne trouve pas d’argent pour les retraites ! On a quand même du mal à comprendre. Quand je dis que ce sont toujours les mêmes qui trinquent…

Que ce soit pour la guerre ou pour les retraites, ce sont toujours les mêmes, ce sont ceux d’en bas… Quand il y a une crise, comme à nouveau pendant le Covid, ils trouvent bien de l’argent à donner aux banques. Et là, pour les retraites, ce n’est pas possible ? Ce gouvernement veut nous faire crever au travail. Faire crever les gens au travail, et faire crever les gens à la guerre.

Donc, la guerre et les retraites sont liées. Là, quand je sors dans la rue en ce moment pour le retrait de la réforme des retraites, j’y suis aussi pour dire stop à toute cette politique en général. Parce que c’est insupportable.
Tous les jours, quand j’allume ma télé, il y a plein de morts. A un moment donné, faut arrêter. Personne ne va gagner dans cette histoire.