« On a beaucoup de Renault dans les manifs. Mais pour le 7, il faut passer à autre chose. »

La grève à partir du 7 mars se prépare dans l’industrie. Nous avons interviewé William Audoux, secrétaire général CGT Renault Cléon (Seine-Maritime).

William Audoux (FranceTV).
Par correspondant
Publié le 3 mars 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Quel est l’état d’esprit des salariés ?

William Audoux : Les mecs disent : « On ne peut pas bosser jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible. On est cassés bien avant. » Je remarque que beaucoup de monde de l’encadrement est sorti pour la manif du samedi 11 février.

Tous les salariés disent : « Il faut arrêter cette folie. Il y a du pognon pour le Cac 40. Et puis il y a ce mépris qu’on ne supporte plus. Ils nous chient à la gueule. »

Il y a aussi le problème du pouvoir d’achat. Vraiment ça ne passe pas. Les gars n’en veulent pas. On a beaucoup de Renault dans les manifs. On fait partir un car de l’usine pour aller manifester à Rouen. A chaque fois, il est plein et on a même refusé du monde. Mais cette fois-ci, pour le 7, il faut passer à autre chose.

Comment se prépare le 7 mars ?

W. A. : A partir du 7, il faut bloquer les usines. Après plusieurs réunions au syndicat, on s’est dit qu’il y a trois possibilités : assemblée dans la boîte le 7 mars, assemblée à l’extérieur, ou aller à la manifestation. Puis chaque délégué est allé discuter dans les ateliers.

La majorité des salariés a dit : « Ce coup-ci on ne veut pas aller défiler, on veut bloquer dans l’usine, avec une assemblée pour discuter. Dans l’usine et aussi devant l’usine. » 

On fait des tracts. On a fait une affiche qu’on placarde autour de l’usine, et aussi vers Elbeuf, pour mettre l’ambiance. On se tourne vers la zone industrielle, il y a la Spi, Carrefour, Leroy-Merlin à côté de l’usine Cléon. On les contacte et on leur propose de venir sur le rond-point devant la boîte. On fait des tournées tous les jours. La logistique est prête avec des palettes… On fera une action le jeudi 2 avec diffusion aux entrées parking à 5 heures, 7 heures, 13 heures. Le 7, on va faire un piquet à l’entrée, avec barrage filtrant : aucune entrée de camion.