Les étudiants en architecture dénoncent la misère de leurs écoles

Dans la manifestation du 9 mars à Paris, parmi les étudiants, sont venus très nombreux les élèves des écoles d'architecture. L'un d'eux nous explique pourquoi.

Des étudiants en architecture, dans la manifestation du 9 mars, à Paris (photo correspondant)
Par correspondant
Publié le 10 mars 2023
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Depuis plusieurs jours, on observe une forte mobilisation des étudiants en école d’architecture… Quelle est la situation ?

On a une crise dans les Ensa (écoles nationales supérieures d’architecture) depuis quelques années. Le ministère de la culture nous prive de moyens. On a des Ensa sans sous. On manque de profs. On a des profs mal payés qui doivent faire 3 boulots à la fois. Les étudiants doivent payer toutes leurs fournitures et ce sont des études qui sont chères et qui nécessitent beaucoup de matériel.

A Rouen, à la rentrée du second semestre, ils n’avaient pas de professeurs et pas d’administration pour les accueillir tellement les personnels sont sous-payés.

A la Villette, l’Ensa ferme des salles parce qu’il pleut dans les classes, ils ont de l’amiante, les problèmes liés à la vétusté s’enchainent.

Voilà la situation un peu partout. C’est juste impossible d’étudier dans de bonnes conditions.

Donc si on se bat, c’est en solidarité avec nos profs, avec les personnels, pour leurs salaires.

C’est pour avoir des moyens, pour avoir de meilleurs conditions d’étude. Et tout ça, on le relie à la mobilisation des retraites. Parce que tout est lié. Quel avenir on nous réserve ? Quel avenir pour la population ?

Sur la question des architectes par exemple, on en manque. On a 0,4 architecte pour 1000 habitants en France quand en Italie c’est presque 2 pour 1000. Sans architectes formés et en nombre suffisant, il est impossible de permettre la rénovation des logements dont a besoin la population.

Donc c’est pour tout ça qu’on est mobilisés. Tout est lié aujourd’hui ; les retraites, les salaires, les moyens… Il n’y a plus d’argent pour les services publics, et il n’y en a plus non plus pour nos formations. Tout est lié. Et il y en a assez.