Un régime hostile à la majorité des citoyens peut-il être légitime ?
Une bourgeoisie apeurée qui se cramponne…
- L'humeur de la semaine, Retraites
Ceux qui sont chargés d’orienter les médias en faveur des classes riches sont atterrés. La colère qui soulève la majorité du peuple contre le clan de l’Elysée les obsède. Ce ne sont pas seulement deux tiers des citoyens français qui vomissent la cruelle réforme, approuvent la mobilisation. Dans le dernier tiers, le directeur de l’Ifop ne discerne qu’une « adhésion molle » ; pour ceux « se disant tout à fait favorables », « on ne dépasse jamais les 10 % » !
Minoritaire, le pouvoir est démasqué comme faussaire – la fable des 1 200 euros, démontée par la Nupes, le discrédite chez ses rares soutiens.
Les bourgeois apeurés se cramponnent maintenant au Sénat, d’où LFI est absente, pour « redorer le blason de la démocratie représentative » et « réhabiliter le débat comme rempart à la violence » (Le Monde). Démocratie ? Violence ?
L’Elysée écrase l’Assemblée dix fois sous le talon du « 49.3 », la bâillonne par le « 47-1 », et la violence contre la démocratie serait le fait des députés LFI, qui ont le courage de défendre sans faiblir la volonté majoritaire, bafouée par le despote ?
Longtemps habitués à une « gauche domestiquée », les exploiteurs enragent1Les expressions « politique domestiquée », « gauche domestiquée » sont utilisées dans l’article très pertinent, publié dans le Club Mediapart, « Grandeur de la stratégie insoumise » (18 février), de Geoffroy de Lagasnerie, dont nous avons publié de larges extraits il y a quinze jours.. Déroutés, les médias parlent de « deux légitimités » en concurrence : celle de l’Elysée et celle de « la rue » (car le peuple travailleur est pour eux « populace »).
Mais cette manœuvre paniquarde est un aveu : la France est donc sous le joug de procédures frauduleuses, arbitraires, tyranniques, permettant à une minorité2La supercherie grossière de Macron à Barcelone – son élection vaudrait approbation de la réforme – a fait long feu. Personne ne soutient que le « cinquième du corps électoral » qu’il représentait au premier tour l’autorise à parler d’un « mandat » majoritaire pour les retraites. de bafouer durant cinq ans la volonté majoritaire du peuple. Tant va la cruche à l’eau…