Une émission en direct « Halte à la guerre ! »

Le 13 mars, une émission sur la question de la guerre en Ukraine a été diffusée en live sur le Twitch de Wissam Xelka partant de l’appel « Halte à la Guerre ! »

Par la rédaction d’IO
Publié le 16 mars 2023
Temps de lecture : 4 minutes

Étaient invités Ophélie Sauger (militante du POI), Daniel Blondet (militant communiste anti-impérialiste) et Ahmed Berrahal (machiniste RATP, CGT). L’émission était animée par les chroniqueurs Youssef, Tarik et Wissam.

Voici quelques extraits de leurs échanges.

  • Ophélie Sauger présente l’appel « Halte à la guerre ! »  :  On a un gouvernement qui fait la guerre à l’extérieur mais aussi à la population, mais les peuples rejettent la guerre, rejettent les gouvernements qui votent des crédits de guerre.
  • Ahmed Berrahal : Une guerre au nom de la démocratie ? En France, on matraque les manifestants qui demandent une bonne retraite. C’est ça la démocratie ? (…) C’est eux qui la cherchent, la guerre car la seule chose qu’ils veulent c’est le pétrole et le gaz (…). C’est quoi le prochain pays ? C’est l’Algérie parce qu’ils soutiennent la Palestine ? (…) Le gouvernement choisit qui sont les gentils, qui sont les méchants. (…) La guerre en Ukraine ce n’est pas pour sauver les Ukrainiens, c’est pour déstabiliser la Russie. (…) L’armement, c’est un budget : un char ça coûte combien ? Ils dépensent 413 milliards pour la guerre et ils ne sont pas foutus de trouver 12 milliards pour nos retraites… Au lieu de financer la guerre, donnez-nous de l’argent pour les retraites !
Un cessez-le-feu immédiat
  • Ophélie : Si on dit « cessez-le-feu », c’est pour aider les peuples ukrainien et russe. Il y a plein d’initiatives contre la guerre : certaines confédérations syndicales ont organisé un envoi de vivres en Ukraine (…), une grande manifestation de 10 000 personnes avec le syndicat USB en Italie (…), 50 000 à Berlin à l’appel du « Manifeste pour la paix »  de la députée Die Linke, Sahra Wagenknecht, qui appelle à cesser le feu et qui a recueilli 640 000 signatures. (…), la conférence Stop the War en Angleterre (…), la manifestation contre la guerre en Espagne… Ce sont les peuples qui soutiennent les autres peuples qui subissent la guerre. (…)

Notre position c’est de ne pas laisser les Ukrainiens tout seuls mais il faut stopper l’envoi d’armes qui tuent des deux côtés.

  • Tarik : Les Ukrainiens sont pris en otage par les volontés expansionnistes de l’Otan (…). L’Ukraine est utilisée par les Etats Unis et par l’Otan comme une base pour contenir la Russie (…). Je cite un général américain : « Nous avons investi 66 milliards dans l’Ukraine pour affaiblir Poutine pour plusieurs années. » C’est un retour sur investissement (…) en utilisant les soldats ukrainiens pour mener la guerre contre la Russie. L’objectif ultime des USA c’est la Chine. L’Ukraine est utilisée par procuration pour faire la guerre contre la Russie, (…) elle est l’otage des grandes puissances.
  • Ahmed : Le peuple va crever de faim avec les embargos. (…) Ce n’est pas Poutine qui va crever de faim (…).
Ni Poutine, ni Otan
  • Youssef : Certains, comme le NPA, présentent la guerre en Ukraine comme une guerre de décolonialisation et la compare au Vietnam. Les mêmes qui disent qu’on ne doit pas laisser les mains libres à Poutine ce sont les mêmes qui ont laissé les mains libres à l’Otan.
  • Daniel : L’aide financière à l’Ukraine (…) ce sont des crédits relais qu’il faudra que des générations entières d’Ukrainiens remboursent (…) sous les règles du FMI : destruction des services publics, privatisation, etc.
  • Wissam Xelka :  L’envoi d’armes : pourquoi ça fait débat à gauche ?
  • Tarik : Il y a parfois une incapacité à voir la réalité telle qu’elle est (…), à s’imaginer qu’il y a en Ukraine un mouvement révolutionnaire qui combat l’impérialisme russe. Mais il n’existe pas ce mouvement ; on ne peut pas l’inventer. (…) De plus, l’envoi d’armes par l’Otan a pour but de faire la guerre à la Russie. (…) C’est un engrenage guerrier qui renvoie à la Première Guerre mondiale.
  • Ophélie : En France, il n’y a pas un mouvement massif contre la guerre, avec de grandes manifestations, contrairement à d’autres pays d’Europe. Mais il n’y a pas non plus d’union nationale derrière Macron. D’ailleurs, la manifestation du 25 février qui était soi-disant pour la paix mais prônait la livraison d’armes n’a pas ramené beaucoup de monde. (…)

Par ailleurs, il n’y a pas de doute sur la caractérisation du régime de Poutine : c’est un régime mafieux d’oligarques qui a déclaré la guerre pour limiter l’expansion de l’Otan et contre son peuple.

  • Ahmed : Aujourd’hui, on subit aussi cette guerre de plein fouet. Le gouvernement a trouvé le bon bouc émissaire (…), la guerre permet de tout augmenter : la retraite, le lait, les loyers, etc. (…) Donc (…) on doit lancer un message fort à ce gouvernement : nous, on est en guerre contre lui et contre toutes ses réformes qu’il met en place et qui (nous) font crever (…). Halte à la guerre et halte à ce gouvernement ! Cette guerre, c’est comme la retraite, il faut dire stop à tout ça.
Non à l’enrôlement de la jeunesse
  • Daniel : Il y a toute une campagne en ce moment de l’armée en direction des jeunes des quartiers populaires (…), parce que c’est eux la chair à canon. (…) Et Macron (…) va mettre en place le service national universel obligatoire. (…)

Il y a un mot d’ordre immédiat : c’est empêcher l’enrôlement de la jeunesse, arrêter les conventions entre l’armée et les écoles, empêcher le SNU.

  • Ophélie : Il y a une colère énorme dans le pays. On ne peut plus supporter ce qui se passe. (…) On se rappelle du discours de Macron du 9 novembre (« une France unie et résiliente »). Macron répond la même chose aux organisations syndicales aujourd’hui. On va être unis contre Macron et on va continuer à se bagarrer.
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A revoir sur http://www.twitch.tv/wissamxelka

Pour signer l’appel https://haltealaguerre.fr