Quo Vadis ?

« On est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de le réinventer quand on n’a pas tout détruit », a déclaré Emmanuel Macron le 25 avril à Vendôme à propos de l'hôpital. Plus qu’un aveu...

Dans la manifestation des médecins à Paris, le 14 février (photo AFP).
Par Dr Jean-Chales Tenev, Philippe Navarro
Publié le 5 mai 2023
Temps de lecture : 6 minutes

(Note de la rédaction : Les auteurs de cet article, le Dr Jean-Charles Tenev et Philippe Navarro, sont respectivement chef de service hospitalier et syndicaliste.)

Un contrat a été passé en 1945.

Ce contrat est une des plus formidables avancées de l’humanité. Pour la première fois dans l’histoire se réalise l’ambition d’Hippocrate de soigner tous les malades selon la même implication. Cette ambition est rendue possible, concrètement, par la création de ce système du salaire différé de la Sécurité sociale.

C’est un profond basculement, chaque travailleur qui cotise selon ses moyens pourra bénéficier pour lui et sa famille des meilleurs soins. Ils sont nécessairement les meilleurs car ils sont les mêmes pour tous. En 1997, les internes en grève contre la convention issue des ordonnances dites Juppé ont adopté une motion qui disait : « il n’est de médecine possible que la même pour tous ». Pour faire cela un contrat est passé (convention médicale, puis création du statut des CHU) avec les médecins quels que soient leurs modes d’exercice (cabinet ou hôpital).

« Nous pouvons mettre en commun une partie du salaire pour payer les soins dans une caisse unique et dire aux médecins qu’ils n’auront rien à craindre de nous car nous rembourserons les soins prescrits en respectant leur indépendance » , expliquait quant à lui en substance Georges Buisson dans le programme d’Alger élaboré au début 1942.

Mais le capitalisme ne le supporte pas

Ce principe est insupportable au capitalisme, il ne peut supporter que des sommes considérables soient attribuées aux soins et décide le numerus clausus au nom d’un principe simple : moins de médecins, moins de soins, moins de malades, plus d’argent pour la spéculation.

50 000 étudiants formés en 1971 dans une France de 47 millions, 8 000 au plus bas en 1990, 10 000 aujourd’hui dans (…)


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