« Les jeunes ne veulent pas servir de chair à canon »

A Marseille, le samedi 27 mai, au Toursky, une conférence donnée par différents signataires de l’appel "Halte à la guerre !" a réuni une soixantaine de participants.

Vue partielle de la tribune de la réunion des signataires de l'appel "Halte à la guerre !", au Toursky, à Marseille, le 27 mai (photo correspondant)
Par correspondant
Publié le 30 mai 2023
Temps de lecture : 3 minutes

En mars dernier, et citant Jacques Prévert : « Quelle connerie, la guerre », Richard Martin avait proposé cette initiative dans le cadre la « Faites » de la Fraternité organisée, comme chaque année, par le Théâtre, connu pour son engagement contre la guerre et pour la paix depuis plus de 50 ans.

Cet article ne fait qu’évoquer trop brièvement, les différentes et très riches interventions que nous espérons pouvoir publier à partir des notes de leurs auteurs pour aider à la poursuite de notre campagne.

Resituant ce combat dans l’actualité, dans l’histoire du mouvement ouvrier, et celle d’une humanité marquée par le risque d’une catastrophe mondiale, après avoir excusé Richard Martin, empêché pour raison de santé, François Chaintron ouvrit la séance. Il devait recevoir par la suite ce message du directeur du Toursky : « Merci pour cette réussite, a presto. »

« Ni Poutine, ni Otan »

Francis Kaigre rappela les principes de l’Union Pacifiste, notamment son engagement pour « le désarmement total » et « unilatéral ». Claudie Hubert (militante LFI, avocate) a participé à la conférence nationale des signataires de l’Appel de mars. «  Ni Poutine, ni Otan » Elle a répondu à ceux qui considèrent qu’être pour l’arrêt de la guerre, ce serait être pour Poutine.

Chantal Allier, citoyenne habituée des lieux, a souhaité une manifestation, même peu nombreuse, et a notamment insisté sur la question de l’information face à la propagande officielle. René Sale (syndicaliste) a cité un syndicaliste ukrainien qui dénonce les plus graves attaques de Zelensky contre la classe ouvrière de son pays. Il a annoncé une prochaine mobilisation internationale à Berlin.

Annie Fiore (militante, journaliste indépendante) a rappelé une guerre qu’on essaye de cacher : celle menée depuis 1948 par l’Etat d’Israêl contre le peuple palestinien, sachant que l’Etat d’Israël est soutenu aussi bien par Zelensky que par Poutine. Michel Garin lit le message d’Henri Huille, libre penseur, contre la guerre, le lavage de cerveau et l’embrigadement.

Avec lui, Victor, étudiant-travailleur, appelle à aller à Gap, puis à Toulon, au passage de la « caravane du SNU » que le gouvernement n’arrive pas à faire accepter à la jeunesse. « Les jeunes russes et ukrainiens ne veulent plus être envoyés au front pour servir de chair à canon pour les intérêts d’autres », dit-il. Ce dont la jeunesse a besoin, ce n’est pas de moins mais de plus d’École, a-t-il affirmé sous les applaudissements. Il conclut : « la jeunesse ne sera ni de la chair à canon, ni de la chair à patrons. »

Maxime Champion (militant POI/LFI) souligne les bonnes affaires de la guerre pour certains : un Rafale, 140 millions, un porte-avion nucléaire, 10 milliards… Il indique l’importance de lier notre lutte contre la guerre à celle contre la guerre sociale menée contre nous par Macron. Il rappelle également que les armes de guerre viennent tuer des jeunes jusqu’à Marseille.

Rassemblant les volontés de chacun, le président de la conférence, après avoir évoqué la date du 27 mai pour Marseille1Le 27 mai 1944, un bombardement américain tua 1752 civils de la cité phocéenne. La grève générale massive « pour le pain » que vichystes et nazis s’employaient à contrer, prit alors fin., put insister sur le pas concret que cette réunion représentait, avec le nombre que nous étions, pour élargir encore la mobilisation, contribuer à notre échelle, à préparer les conditions d’une manifestation à l’image des autres pays, sachant que le président Macron était minoritaire et qu’il n’avait pu obtenir l’union sacrée pour sa « réforme des retraites ». « La tribune unie de cette conférence ne restera pas sans suite », a-t-il conclu.

Les participants poursuivirent la discussion dans le cadre convivial du Toursky, et la pétition enregistra de nombreuses signatures.