« Il faut stopper la violence sociale, il faut des réponses politiques urgentes »
Intervention de Jérôme Legavre, député LFI de la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis, lors du rassemblement devant la mairie de Clichy-sous-Bois.
- Actualité politique et sociale, France
« Je tenais à être présent à vos côtés aujourd’hui pour vous témoigner ma solidarité. Nous vivons, c’est une banalité de le dire, une situation très compliquée, très difficile, à commencer par la population.
Je n’oublie pas, je ne peux pas oublier ce qui a tout déclenché : Nahel a été tué par un policier. Il avait 17 ans. Il a été assassiné. Et c’est inacceptable. Et Nahel n’était pas le premier : des Nahel, il y en a eu beaucoup, beaucoup trop. Et cela se relie à la situation des jeunes de nos quartiers confrontés à la stigmatisation, à la discrimination. Je sais que vous me comprenez, que vous ne me comprenez que trop bien.
La mort de Nahel, son meurtre ont provoqué dans tout le pays une onde choc, une vague de colère, de révolte. C’était la mort de trop.
(…) Ces derniers jours, la situation s’est accélérée ; elle est, chacun le voit, lourde de dangers, elle suscite, et comment en serait-il autrement ? Beaucoup d’inquiétude, d’angoisse. Ici, la bibliothèque municipale a été incendiée : j’ai eu l’occasion de croiser les personnels qui y travaillent : ils sont effondrés. Et dans la nuit de samedi à dimanche, le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses a été attaqué, incendié, sa famille, ses enfants pris pour cible…
Que les choses soient claires : ma conception des choses, tout mon engagement politique sont à l’opposé de cela. Et d’ailleurs, ce qui s’est passé à L’Haÿ-les-Roses, n’en doutons pas, va être, il l’est déjà, instrumentalisé pour servir les pires desseins, les objectifs les plus répugnants.
(…) Le ministre qui vient de s’exprimer a dit : stop à la violence ! Oui ! Et cela veut dire que la violence dont Nahel a été victime doit cesser. Cela veut dire qu’il faut stopper la violence sociale que subit la population, et ici, dans les quartiers populaires, cette violence est terrible. Et cette violence, elle ne vient pas de nulle part : elle découle de choix, de décisions politiques, qui sont prises par le gouvernement. Alors il faut des réponses politiques urgentes, parce que pour l’immense majorité de la population, la situation est urgente. »
Informations ouvrières, n°672 (6 juillet), reproduit également des extraits de l’interview de Jean-Luc Mélenchon sur LCI, le 2 juillet, ainsi que celle d’Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis.
A Bondy, LIDL est fermé, le marché aussi. Les habitants du quartier sont les 1ères victimes.
Qui est le 1er responsable ? Celui aux manettes, le Président @EmmanuelMacron, incapable d'apaiser en répondant aux raisons de la colère. Il préfère culpabiliser les parents. pic.twitter.com/BUfp20qAsk— Aurélie Trouvé ⏚ (@TrouveAurelie) July 2, 2023