Retrait des troupes françaises du Niger !

La mobilisation du peuple du Niger, la sympathie de tous les peuples africains – et notamment des pays voisins – se dressent avec force contre la politique impérialiste.

A Niamey, le 3 août (Photo AFP).
Par Andreu Camps
Publié le 11 août 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Au moment où nous écrivons ces lignes, la Communautés économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé de ne pas respecter son propre ultimatum dicté le 30 juillet qui exigeait du « Conseil national pour la sauvegarde de la patrie » (CNSP), nom officiel des militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey, la liberté du président déchu Mohamed Bazoum et le rétablissement du prétendu « ordre constitutionnel ». Le CNSP avait mis le pays en état d’alerte et a reçu le soutien des gouvernements du Burkina Faso et du Mali.

Parallèlement, la majorité écrasante du Sénat du Nigeria, le pays hôte de la Cédéao, s’est prononcée contre toute intervention militaire et plusieurs autres gouvernements africains, notamment l’Algérie, sont allés dans le même sens. Tous mettent en garde contre l’explosion qui provoquerait une intervention militaire au Niger.

Il est patent qu’une bonne partie, si ce n’est la majorité, du peuple du Niger, s’est exprimée clairement contre toute intervention militaire étrangère et a soutenu les appels patriotiques. Le meeting de Niamey qui a rassemblé 30 000 citoyens le dimanche 6 août en est un exemple.

Un tournant qui s’amorce

Mais, au-delà, le rejet clair et net de la présence militaire étrangère, notamment française et américaine, l’exigence de recouvrer la souveraineté et le contrôle des riches ressources du pays concernent tous les pays africains. Il s’agit donc d’un vrai sursaut, qui s’exprime dans tous les pays de la région, et qui prend une ampleur continentale. Dans une certaine mesure, c’est un tournant qui s’amorce dans les formes qu’ont pris jusque-là la domination impérialiste, le pillage des ressources, l’instauration des régimes fantoches et la perte de toute souveraineté nationale.

Ce qu’expriment les différents communiqués que nous publions, c’est le rejet unanime de tous les peuples africains de l’ingérence militaire étrangère et, en même temps, c’est la lutte pour la défense des revendications des travailleurs et de la population.
La Cédéao se réunit de nouveau jeudi 10 août à Abuja (Nigeria). Macron a beau, tel un petit roquet, se prononcer pour une intervention militaire, la mobilisation du peuple du Niger, la sympathie de tous les peuples africains – et notamment des pays voisins – se dressent avec force contre la politique impérialiste.