Pour la relaxe des militants de Sainte-Soline !

Ce 8 septembre, neuf prévenus comparaissaient devant le tribunal de Niort pour avoir organisé des actions contre les « méga-bassines », notamment la manifestation à Sainte-Soline interdite par la préfecture le 25 mars dernier.

Lors du rassemblement devant le tribunal de Niort, le 8 septembre (Photo correspondant).
Par Correspondants
Publié le 14 septembre 2023
Temps de lecture : 2 minutes

Parmi eux, le secrétaire général de l’UD CGT 79, celui de Solidaires, deux responsables de la Confédération paysanne, trois militants écologistes du collectif « Bassines non merci » et de l’association « Soulèvement de la terre », ainsi que deux autres manifestants accusés de « vol de canalisations ».

3 000 manifestants étaient présents

Sous la surveillance de drones, 3 000 manifestants ont défilé pour accompagner les prévenus jusqu’aux abords du tribunal gardé par les forces de police, qui avaient au préalable bouclé toutes les rues adjacentes. Parmi les mots d’ordre les plus repris par la foule : « Nous sommes tous des écoterroristes ! »

Lors du meeting qui a précédé la manifestation, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a dénoncé « un procès clairement politique qui veut criminaliser l’action militante et qui s’inscrit dans un mouvement d’ensemble. Un cap dans la répression vient d’être franchi ». « Ceux qui devraient être poursuivis aujourd’hui, sont ceux qui ont organisé la violence à Sainte-Soline en tirant sur des manifestants avec des armes de guerre. C’est Darmanin qui devrait être dans le box des accusés… » a-t-elle souligné.

Des dizaines d’interventions pour défendre les libertés

Les responsables locaux de la FSU, de Solidaires, de l’UD FO 79, ceux de plusieurs associations et partis politiques se sont succédé à la tribune pour dénoncer les atteintes aux libertés fondamentales du gouvernement et souligné l’enjeu que représente aujourd’hui la défense de « l’eau, qui n’est pas un bien commun comme les autres ».

La responsable de la Confédération paysanne a souligné, à l’adresse de tous les manifestants : «  On se retrouvera le 23 septembre pour manifester » contre la répression des mouvements sociaux.

Alors que plusieurs députés EELV et LFI étaient présents, Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire LFI à l’Assemblée nationale, a déclaré pour sa part : « Neuf militants traînés devant un tribunal… et pendant ce temps, Macron décore Pouyanné, le PDG de Total-Energie, de la Légion d’honneur ! Ceux qui sont hors-la-loi, c’est lui et son gouvernement, condamnés pour inaction climatique. Ils ont été également condamnés par l’Onu pour usage disproportionné de la force lors de la manifestation de Sainte-Soline. »

« La guerre de l’eau a commencé et la désobéissance civile est nécessaire », a-t-elle poursuivi. « Tous les scientifiques nous donnent raison sur les graves dangers qui menacent la gestion de l’eau accaparée partout dans le monde par l’agro-business. Certaines régions du Chili, pays où la ressource d’eau douce était la plus abondante, n’ont plus accès à l’eau potable que quinze minutes par jour… »

Et de conclure sous les ovations : « Aujourd’hui nous sommes là pour défendre notre environnement et nos libertés bafouées par Macron. Il n’y a qu’une solution : relaxe totale des 9 militants inculpés ! »

Après plus de sept heures de débats, l’audience a été suspendue, les débats devant reprendre le 28 novembre prochain. (A suivre)