Manifestation le 25 novembre à Berlin : non aux guerres, stopper la folie des armements !
150 personnalités politiques et syndicales au plan national appellent à converger dans la capitale allemande au moment ou sera discuté au Parlement le budget de guerre, le plus élevé depuis la création de la République fédérale.
- Allemagne, International

On lira ci-dessous l’appel à une manifestation nationale contre la guerre le 25 novembre à Berlin. L’appel est signé par 150 personnalités ou militants, parmi lesquels :
Peter Brandt, historien et fils de l’ancien chancelier Willy Brandt ;
Jürgen Peters, ancien premier secrétaire du premier syndicat allemand IG Metall et des dizaines de responsables syndicaux ;
Oskar Lafontaine, ancien président du SPD, ancien vice-président de Die Linke ;
Dix députés de Die Linke au Bundestag, dont Sahra Wagenknecht, Sevim Dagdelen, Gregor Gysi, Andrej Hunk;
Kathrin Otte, coordination nationale du groupement Que Faire ? ;
Harri Grünberg, de la coordination du mouvement Debout (Aufstehen) ;
Reiner Braun, Andreas Grünwald, Peter Wahl et des dizaines d’autres responsables de groupements pacifistes.
Le texte de l’appel : « Non aux guerres ! Stopper la folie des armements, construire un avenir pacifique et équitable »
« Vingt et une guerres et 216 conflits militaires armés menacent actuellement le monde (Institut de Heidelberg sur la recherche des conflits internationaux – Heidelberger Institut für Internationale Konfliktforschung [Hiik]). Le risque d’une extension de la guerre en Ukraine, qui pourrait conduire à une guerre nucléaire, augmente de jour en jour. Pas un seul jour ne passe sans que des innocents trouvent la mort.
Nous sommes inquiets pour notre avenir, pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Nous avons besoin d’une culture de la paix et d’une sécurité commune.
Au lieu de se situer sur le terrain de la désescalade et de la diplomatie, le gouvernement fédéral livre toujours plus d’armes et se pourvoit de nouveau en armes massivement. Une grande partie de la classe politique et des médias assujettissent la société aux besoins militaires.
Pour la première fois, l’Allemagne atteindra l’objectif de 2 % (selon les critères de l’Otan). Avec 85,5 milliards d’euros, les dépenses militaires en 2024 seront les plus importantes depuis la création de la République fédérale. En revanche, le système de santé, les infrastructures, le soutien aux enfants et les loyers abordables, l’éducation, la science et la formation sont menacés de subir des coupes budgétaires dramatiques.
Pour un nombre croissant de personnes, une catastrophe sociale et économique se profile.
Dans une large mesure, les sanctions contre la Russie, qui touchent les habitants des pays du Sud, de l’Europe et de l’Allemagne, y contribuent également : l’inflation, l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires ainsi que la baisse du salaire réel touchent les populations, surtout les plus démunies, et mettent en danger le développement industriel, y compris au sein de notre propre pays.
Des crises alimentaires menacent les pays du Sud car les céréales, le maïs, l’huile végétale et les engrais n’arrivent plus et les prix ont massivement augmenté.
Il est grand temps de mettre en place une politique de paix en Ukraine, en Europe et dans le monde entier.
Peu avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, les signes avertisseurs de ce danger ont été ignorés et les enseignements sur la manière d’éviter la guerre ont été négligés.
Nous devons arrêter ce cours qui mène à la troisième guerre mondiale et à un désastre social, économique et écologique. « La paix n’est pas tout, mais tout n’est rien sans la paix. » (Willy Brandt.) Ce n’est que dans la paix et par des efforts globaux communs que le développement social, la protection du climat et de la nature et un avenir digne d’être vécu pour tous sont possibles.
Nous condamnons l’invasion russe du 24 février 2022 en Ukraine. Nous condamnons également les violations des contrats qui ont précédé cette guerre et les promesses que des pays de l’Otan non pas tenues. La population ukrainienne a besoin de notre solidarité. Plutôt qu’une nouvelle escalade, c’est un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations pour mettre fin à la guerre qui sont dans son intérêt.
Les tueries et l’effusion de sang ainsi que la destruction du pays et de l’environnement doivent immédiatement prendre fin. Des solutions négociées et des plans sont sur la table. Négocier ne signifie pas capituler, mais trouver des solutions à des défis compliqués !
Nous exigeons du gouvernement fédéral qu’il mette fin au réarmement effréné et qu’il engage une médiation immédiate pour un cessez-le-feu et des négociations de paix.
Il doit développer ses propres initiatives diplomatiques et soutenir les propositions de paix existantes – en particulier celles des pays du Sud.
Il n’y a aucune raison de prendre des distances vis-à-vis de la politique de détente. L’échec réside plutôt dans le fait qu’elle n’a pas été développée en 1990 pour devenir l’idée directrice de la nouvelle Europe. Nous nous engageons pour une nouvelle politique de détente et pour le contrôle des armements et le désarmement.
Les armes doivent se taire. Les négociations et la diplomatie sont les seuls mots d’ordre de l’heure actuelle. Les exportations d’armes et la politique d’escalade aggravent les guerres et les crises et les prolongent. Désarmement ! Réduction des dépenses militaires, investissement des milliards dans les dépenses sociales.
Nous voulons une République fédérale d’Allemagne sociale, écologique et démocratique, faisant partie d’un ordre mondial juste, sans guerre, sans famine et sans exploitation.
Il est temps que nous, citoyennes et citoyens, nous impliquions à nouveau davantage dans les débats politiques. C’est pourquoi nous appelons à manifester ensemble le 25 novembre 2023 – le samedi précédant l’adoption du budget fédéral – pour la paix et le désarmement, pour un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine et des négociations de paix. »
Cet appel a été initié par Initiative Ukraine – Baissez les armes ! (Ukraine Initiative – die Waffen nieder !) : Yusuf As, Reiner Braun, Wiebke Diehl, Andreas Grünwald, Claudia Haydt, Rita-Sybille Heinrich, Jutta Kausch-Henken, Ralf Krämer, Willi van Ooyen, Christof Ostheimer, Hanna Rothe, Peter Wahl.