« Non à l’occupation de Haïti »

Appel de responsables d’organisations, d’associations de la Caraïbe et des Amériques, réunis à l’initiative de l’Association des travailleurs et des peuples de la Caraïbe (ATPC).

Dans une rue de Port-au-Prince en Haïti (Photo AFP).
Par Communqiué
Publié le 15 octobre 2023
Temps de lecture : 2 minutes

PRESENTATION : De nombreuses personnes interrogées par les médias sur la prochaine arrivée de troupes militaires étrangères se montrent dubitatives voire hostiles. Ils rappellent que les troupes de l’Onu avaient exécuté de nombreux Haïtiens et surtout que les casques bleus népalais avaient provoqué une épidémie de choléra touchant 85 0000 personnes et entraînant la mort de 10300 personnes. A Haïti, aucun cas de choléra n’y avait été détecté depuis un siècle.

Cette fois-ci, ce sont les troupes du Kenya qui dirigent cette nouvelle intervention. « Le déploiement de cette mission sous le leadership kényan suscite l’ire de plusieurs organisations des droits de l’homme. Amnesty international dénonce le sombre bilan de la police kényane, son recours aveugle et disproportionné à la force contre les manifestants dans son pays. Elle recense au moins 30 cas d’homicide imputés par tir mortel ou asphyxie par le gaz lacrymogène de la police depuis mars dernier. Quelque 371 personnes auraient été tuées ou auraient disparu en 2021 et 2022 alors qu’elles étaient dans les mains de la police. » (l’Opinion, 5 octobre).

 

« Nous soussignés, responsables d’organisations, d’associations de la Caraïbe et des Amériques, réunis ce jour en visioconférence à l’initiative de l’Association des travailleurs et des peuples de la Caraïbe (ATPC), après avoir échangé sur la situation en Haïti, lançons cet appel au mouvement ouvrier et démocratique.

Chers camarades, chers amis,

Cela fait des mois, voire des années, que les travailleurs et le peuple d’Haïti vivent une situation catastrophique.

Loin de s’améliorer, elle empire, l’insécurité s’amplifie, la population est terrorisée : viols, assassinats, rackets, kidnappings, misère et pauvreté, etc.

Le gouvernement et les gouvernements dits « amis d’Haïti » semblent s’accommoder de cette tragédie.

Cette catastrophe est la conséquence de la politique criminelle imposée aux travailleurs et au peuple d’Haïti par l’impérialisme et les gouvernements du Core Group avec les gouvernements fantoches à leur solde.

Ne chercheraient-ils pas à créer les conditions du chaos afin de justifier leur intervention militaire dans le pays ?

– Chaos déjà largement préparé par les troupes de la Minustah et de la Minujusth à travers les inégalités et la violence laissées.

– Chaos auquel s’ajoute la provocation entretenue par le gouvernement dominicain à la frontière ;

– chaos entretenu aussi :

– par l’approvisionnement des gangs en armes et munitions en provenance des USA, en particulier ;

– par le blocus économique imposé à la population haïtienne.

Nous dénonçons :

– Le racisme insidieux dont fait preuve l’Onu par l’envoi des troupes noires du Kenya en Haïti, donnant ainsi l’illusion d’une occupation mieux acceptée ;

– les manœuvres de certains pays du Caricom, prêts à participer à l’occupation militaire d’Haïti.

Nos camarades, amis, et la plupart des organisations ouvrières et populaires d’Haïti, qui ont toujours combattu « pour une solution haïtienne pour Haïti sans ingérence externe : Binuh dehors, Core group dehors ; pour un gouvernement de transition chargé d’organiser des élections démocratiques dans les plus brefs délais », font appel à notre solidarité.

Ils nous demandent d’abattre le mur du silence sur la situation criminelle dont les travailleurs et le peuple d’Haïti sont victimes.

Chers camarades et amis du mouvement ouvrier et démocratique, au nom de l’amitié entre les travailleurs et les peuples, nous faisons appel à vous afin d’apporter cette solidarité envers les travailleurs et le peuple d’Haïti sous la forme qu’il vous conviendra.

Vive la solidarité internationale ! »