Jugez vous-même
Dans ces crises mondiales aiguës, de brutalité et de massacres à ciel ouvert, l’ambition de notre journal est, avec nos moyens, de permettre à chacun de se faire sa propre opinion.
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Jour après jour, le gouvernement israélien de M. Netanyahou, qui avait frisé l’implosion face aux centaines de milliers de manifestants depuis des mois, envoie ses vagues de bombardiers sur la bande de Gaza.
Gaza, un territoire de 360 km où vivent 2,3 millions de Palestiniens, qualifiée, en Israël même, de « prison à ciel ouvert ». Pour n’importe quel expert militaire, la notion de « frappes ciblées » est plus que relative. Dès les premières heures, M. Macron, Mme Borne, LR… et jusqu’à Mme Le Pen se sont rangés inconditionnellement sous la bannière de M. Netanyahou. Très vite, ceux qui se qualifient eux-mêmes d’« arc républicain » les ont rejoints.
Contrairement à ce qui se passe en Europe et dans le monde, y compris en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, les mêmes approuvent, légitiment et soutiennent toutes les mesures antidémocratiques, interdictions de manifestation, répression contre les individus, reconductions à la frontière…
En France, l’instrumentalisation des faits horribles, condamnés par tous, sont à la mesure de la crainte que la jonction ne se fasse entre le rejet massif de la politique sociale du gouvernement et la volonté de manifester soutien et solidarité avec les populations écrasées. M. Macron, son gouvernement et ses soutiens seraient directement mis en cause.
En France, dans la situation marquée par les récentes puissantes manifestations, les grèves et le rejet qui ne faiblissent pas, c’est avant tout cette crainte qui les motive.
Les déclarations nettes de tous les leaders syndicaux se prononçant pour un cessez-le-feu immédiat, pour la paix, donnent une idée précise de l’état d’esprit réel des travailleurs et de l’écrasante majorité de la population. L’utilisation des interdictions et la répression démontrent que tous les défenseurs de l’ordre regroupés derrière le gouvernement ont, avec raison, renoncé à convaincre. Ils répriment. C’est un danger.
La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon, tous les amis et camarades, refusent sans la moindre ambiguïté cette alliance mortifère Macron/Netanyahou. Comme ils refusent sans la moindre ambiguïté, aussi, les meurtres de civils.
La France insoumise et Mélenchon sont donc l’objet d’une campagne minutieusement organisée avec les moyens d’Etat et des médias.
Au même moment en Israël, un père devant le cercueil d’un de ses enfants, abattu sauvagement par des gens du Hamas, déclare en pleurs, sous le bruit des bombardements qu’on entend à quelques kilomètres : « Ce qui se passe à Gaza est une horreur. Je demande solennellement à nos pilotes d’aller lâcher les bombes qu’on leur demande de lâcher sur la population de Gaza, dans la mer au lieu de les lâcher sur les gens. »
Un autre, quelques jours plus tard, au micro de la BBC, se recueillant sur la tombe de ses enfants massacrés, exhorte qu’on arrête d’envoyer des soldats à la mort et de massacrer des Palestiniens. Dans cette situation terrible, quel courage, quelle force, quelle humanité !
C’est exactement ce qu’expriment et disent tous ceux qui se battent au quotidien pour « cessez-le-feu, arrêt des bombardements et des massacres à Gaza ». C’est la raison de la campagne haineuse et terrible contre LFI et Jean-Luc Mélenchon.
Eux, ils expriment ce que pensent tous, femmes et hommes dotés d’un minimum d’humanité. Par millions, ils le disent dans le monde entier. En France, où on interdit encore à ce jour les manifestations, c’est avec LFI qu’on le dit, avec de plus en plus de soutiens populaires. Interdire les manifestations a sa fonction, mais ne peut masquer la réalité. Des millions refusent les massacres et les tueries, ils rejettent les gouvernements qui les organisent et les soutiennent.
Que dire de tous les Hollande, Hidalgo, Roussel, Cazeneuve, Delga et même, appelés à la rescousse, les Valls ou Julien Dray ? Ont-ils dans l’unité déclaré horrible la phrase de ce militaire israélien parlant « d’animaux humains » ? Ils connaissent quand même l’Histoire !
Bien peu lucides, pensant leur heure venue, ils s’engouffrent dans la campagne comme supplétifs de Macron, Borne et Netanyahou.
Laissons parler les connaisseurs. Le sénateur Les Républicains Stéphane Le Rudulieu : « Bravo au PCF et à Fabien Roussel pour leur courage et leur éthique… La dissolution de la LFI s’impose. » Xavier Bertrand, après les déclarations du conseil national du PCF : « Bravo ! » Et il y en a d’autres. Sans compter les petites phrases ici ou là de ceux qui, pour d’obscures raisons, vont finir par se retrouver là où ils n’ont pas envie d’être. Dans ces crises mondiales aiguës, de brutalité et de massacres à ciel ouvert, chacun doit choisir son camp.
L’ambition de notre journal est, avec nos moyens, de permettre à chacun de se faire sa propre opinion.
Jugez vous-même.