Rony Brauman : « Sans illusion sur les effets des rappels au droit humanitaire »

Interview de l’ancien président de Médecins sans frontières (MSF) et professeur émérite à l’Institut d’études politiques de Paris, par le Dr Cyrille Venet, syndicaliste hospitalier (24 octobre).

Rony Brauman, en mai, à Paris, (AFP).
Par la rédaction d’IO
Publié le 1 novembre 2023
Temps de lecture : 3 minutes

Toi qui es régulièrement sur place, quelle est la situation concrète à Gaza ?

Rony Brauman : C’est par mes collègues de MSF que je suis informé, car je n’y suis pas retourné depuis longtemps. Eh bien, la situation est affreuse. Les bombardements sont incessants, surtout au nord. Mais le sud, où l’armée israélienne enjoint les gens de se regrouper, est frappé également. Il n’y a donc aucun endroit sûr à Gaza. Les pénuries sont générales, l’eau est rare et saumâtre, la nourriture manque, les hôpitaux ne peuvent plus fonctionner, faute de médicaments, de carburant, et ce en dépit de l’engagement des soignants. Les convois d’assistance commencent à entrer, mais à un rythme et avec des quantités dérisoires par rapport aux besoins.

Tu as dit, sur France Inter, que le droit humanitaire pouvait avoir de très grandes limites et qu’il pouvait parfois servir de justification à une politique guerrière. (…)


Vous avez lu 20% de l'article. La suite est réservée aux abonnés. Pour accéder au contenu, vous pouvez :

Vous êtes déjà abonné ? Connectez-vous :