« L’ordre, l’ordre, l’ordre » (Macron, 24 juillet)
« Il suffit qu’on me craigne », fait dire Racine à Néron. Avant Macron, d’autres despotes l’ont cru, mais ça n’a point suffi.

Contre le carnage méthodique de civils, de milliers d’enfants palestiniens, on a manifesté dans toutes les capitales.
À Paris, le 28 octobre, Macron et son préfet Nuñez ont interdit de manifester : 135 euros d’amende.
Nuñez a bredouillé : les organisateurs « laissent à penser que… ». Professeurs, rangez cet exemple historique dans vos cartons : « que veut dire procès d’intention ? », demande l’élève. C’est une accusation fondée sur les prétendus desseins de l’accusé ; ainsi en 2023, le préfet Nuñez, etc.
Le filet se resserre. La colère s’est embrasée, il y a quatre mois, parce que Nahel exécuté, « ça pouvait être n’importe qui d’entre nous ».
Après 1 800 condamnations, Macron et Borne annoncent des mesures. Suspension de la loi Cazeneuve autorisant à tirer ? La question ne sera pas posée, comme disait le magistrat de l’affaire Dreyfus.
Centres éducatifs fermés pour jeunes, encadrés par des militaires, travail d’intérêt général au sein d’unités militaires, triplement des amendes pour les parents dont les enfants sortent après le couvre-feu ; et toujours la rumination du service civique obligatoire pétainiste…
Le filet se resserre. 35 personnes blessées, éborgnées, une tuée, par des tirs de LBD ;
Hedi (Marseille), Virgil (Nanterre), Nathaniel (Montreuil), Mehdi (Saint-Denis), Abdel (Angers), tous grièvement touchés.
Une mesure est prise : désormais, les policiers sont autorisés à tirer à trois mètres et non dix, presque à bout portant.
« Il suffit qu’on me craigne », fait dire Racine à Néron.
Avant Macron, d’autres despotes l’ont cru, mais ça n’a point suffi.