Echos de la réunion publique du comité de défense de la santé publique de Saint-Nazaire
Le 24 novembre, s’est tenue une réunion publique organisée par le comité de défense de la santé publique de Saint-Nazaire, en présence du député LFI Mathias Tavel.
- Actualité politique et sociale

Plus de 80 personnes étaient présentes. Gilles Rialland (membre du Groupe d’action LFI de Saint-Nazaire) a présenté l’origine de cette initiative destinée à « discuter des moyens d’agir pour ne pas laisser faire ». Les intervenants à la tribune ont tous décrit les conséquences terribles pour les patients et les personnels des politiques successives de destruction du système de santé.
Le chef du service de gériatrie au centre hospitalier (CH) de Saint-Nazaire, vice-président du comité médical d’établissement a témoigné des difficultés rencontrées quotidiennement par les soignants : « Ça se passe mal tous les jours à l’hôpital (…). On manque de lits pour les convalescences et par conséquent pour les soins, d’où de longues attentes sur les brancards. Or on sait que 24 heures sur un brancard pour des personnes âgées c’est 30 % de mortalité en plus » ce qu’a confirmé sa collègue, responsable du service de médecine polyvalente et intervenant dans le service de psychiatrie : « Tous les jours notre problème c’est : “Qui vais-je pouvoir faire sortir, le moins mauvais, pour pouvoir faire entrer le pire de ceux qui en ont besoin” On nous demande de faire le deuil de la qualité des soins. C’est très grave. »
Faute de psychologues, les prescriptions médicamenteuses pour les enfants en détresse psychologique ont explosé.
Après avoir rappelé que, selon une enquête de mars 2023, 48 % des salariés présentent un état de détresse psychologique, une psychologue souligne les conséquences dramatiques pour les enfants du manque de suivi faute de psychologues. Cela conduit : « à leur prescrire des antidépresseurs et autres médicaments. De 2014 à 2021 les prescriptions médicamenteuses pour les enfants en détresse psychologique ont explosé ».
Une ancienne directrice d’Ehpad s’indigne : « Les gouvernements successifs ont nié les politiques vieillesse. (…) La moyenne d’âge en Ehpad est de 91 ans, beaucoup sont en perte d’autonomie, 78 % ont des troubles cognitifs. Il faudrait donc leur consacrer beaucoup de temps, mais c’est impossible. (…) ».
Pour la responsable syndicale FO au CH de Saint-Nazaire : « Encore moins 2 milliards l’an prochain pour l’hôpital, mais 413 milliards de dépenses militaires (…). Il n’y a plus de recrutement possible de professionnels. (…) L’espoir c’est la mobilisation avec la population. Ainsi la maternité d’Ancenis a été maintenue, idem avec la mobilisation en Mayenne et d’autres. »
Un parent souligne, après avoir expliqué les difficultés de prise en charge de son enfant à l’Institut médico éducatif (IME) de Mindin : « A Mindin, l’ARS veut démanteler l’EPMS (Etablissement public médico-éducatif), sans créer aucun poste alors qu’il y a sur le département une liste d’attente de places pour 1 000 enfants et 1 200 adultes. (…) La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, adoptée au forceps du 49.3 par Borne prévoit de l’aveu même du ministre délégué aux comptes publics, Thomas Cazeneuve, 3,5 milliards d’économie, alors qu’il faudrait ajouter 1,5 milliard au budget juste pour pouvoir maintenir l’activité actuelle. (…) Il s’agit de démanteler l’existant, imposer des privatisations, des réductions de personnel ». Il pose la question « Alors que faire ? » poursuivant : « Il faut stopper cette machine infernale qui ne s’arrêtera pas d’elle-même. Ce ne sont pas les mobilisations qui manquent, mais quand elles sont victorieuses, bien souvent elles le sont parce que la population s’en mêle (…).
Il n’y a aucune fatalité, nous pouvons nous battre, nous pouvons nous organiser et nous pouvons gagner ».
Au cours de la discussion qui a suivi, un intervenant a rappelé que la mobilisation à Nantes a permis de maintenir le service de pédopsychiatrie. Une intervenante a répertorié le nombre de médecins généralistes en activité dans les communes de la circonscription : vingt-cinq sont actuellement en activité alors que selon les normes de l’OMS, il en faudrait soixante-quatorze. La date d’une nouvelle réunion ouverte à tous du comité de défense est fixée au 11 décembre.
