Une réunion publique du collectif des jeunes du Mantois interdite

Le 11 décembre, le collectif de défense des jeunes du Mantois avait prévu de tenir une réunion publique. Le collectif s’était constitué en 2018 après l’interpellation violente de 151 lycéens qui manifestaient contre la destruction du baccalauréat et la sélection à l’entrée de l’université.

Lors d'une manifestation à Mantes-la-Jolie le 12 décembre 2018, en soutien aux lycéens interpellés en banlieue parisienne, (AFP).
Par correspondant
Publié le 16 décembre 2023
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Le collectif de défense des jeunes du Mantois avait prévu de tenir une réunion publique « 5 ans après, les enfants des quartiers toujours en danger » dans le quartier populaire du Val-Fourré à Mantes-la-Jolie.

Rappelons que le collectif s’était constitué en 2018 après l’interpellation violente de 151 lycéens qui manifestaient contre la destruction du baccalauréat et la sélection à l’entrée de l’université. C’était d’ailleurs l’objet de la réunion, cinq ans après la répression brutale du gouvernement, comme le rappelle l’affiche de l’événement : « C’était il y a 5 ans, 151 lycéens de Mantes-La-Jolie étaient violemment interpellés. Un policier filmait cette scène, d’une violence sourde, des enfants agenouillés, mains sur la tête, un jour de décembre 2018, moqués par des policiers célébrant « une classe qui se tient sage ». »

La veille, le collectif apprenait l’annulation de la rencontre par le président du centre culturel Le Chaplin qui devait accueillir l’événement au prétexte que « la présence d’un député en tant qu’invité n’est pas possible » (compte X du collectif des jeunes du Mantois).

La participation de Louis Boyard, député LFI et soutien de la première heure du collectif, avait été annoncée par les organisateurs. Que voulait-on leur empêcher de dire ?

Déni de justice et déni de démocratie

Dans un communiqué, le groupe d’action Mantois insoumis a dénoncé le « déni de démocratie permanent ». « On reprochait aux organisateurs l’invitation de Louis Boyard, député LFI du Val-de-Marne, qui s’était pourtant constitué partie civile en 2018 en qualité de représentant de l’Union nationale lycéenne (UNL). Indépendamment de son mandat actuel, sa présence était donc parfaitement légitime.

Porter la responsabilité de l’annulation d’un tel événement est à maints égards scandaleux. C’est fouler aux pieds la mémoire des victimes de brutalités policières dont les images ont fait le tour du monde, choquant tous ceux qui avaient à cœur la protection des droits de la jeunesse et l’égale dignité des êtres humains. Or au déni de justice, se juxtapose désormais le déni de démocratie qui rend possible cette censure à peine voilée (…)

Dimanche 11 décembre, à l’heure où devait se tenir la réunion, des membres du collectif se sont rassemblés devant la salle du Chaplin ainsi que des soutiens de La France insoumise et du POI. Le collectif a annoncé que la réunion aurait bien lieu à une date ultérieure.