Laval : Mobilisation pour la défense de la cheffe de service des urgences
Le 9 décembre, à l’appel d’un collectif de citoyens, 250 personnes se sont réunies devant l’hôpital public de Laval en Mayenne avec les syndicats FO et CGT, des militants LFI, PC et EELV et des élus en soutien de la cheffe des urgences.
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Depuis le 1er décembre 2023, les urgences et le Samu-Smur de l’hôpital de Laval ne sont plus gérés que par un seul médecin au lieu de deux auparavant. Depuis 2021, la cheffe de service des Urgences alerte très régulièrement dans les médias sur le manque criant de moyens humains à l’hôpital de Laval et notamment sur la situation dégradée des urgences. Elle a été démise de ses fonctions administratives. Beaucoup voient, dans cette réorganisation, une intention de museler les revendications autour des urgences et de faire taire une voix qui dérange. Des syndicats de soignants et des élus crient au scandale.
L’éviction de la cheffe de service est bien sûr totalement scandaleuse et inacceptable. Mais, ce n’est pas seulement une mesure de rétorsion envers un agent qui dérange. Elle est la victime collatérale d’un plan prévu par l’ARS 53.
A partir du 1er janvier 2024, l’Agence régionale de santé (ARS) veut que les services d’urgences des hôpitaux de Mayenne et Château-Gontier ferment toutes les nuits, sans régulation, ne laissant que les urgences de Laval ouvertes.
Le syndicat Force ouvrière parle même d’une injonction faite à la direction de l’hôpital et au Groupement hospitalier de territoire, de garder un seul et unique service d’urgences ouvert 24 heures sur 24 en Mayenne. Un seul service d’urgence la nuit pour plus de 300 000 habitants et des trajets pouvant aller jusqu’à une heure et demie. Les chances de survie du patient seront très largement remises en cause !
Une éviction qui est partie intégrante du plan de l’ARS
Malgré cela, Olivier Richefou, président du conseil départemental de la Mayenne, déclare : « avoir chaque soir un seul lieu d’urgences hospitalières ouvert dans le département, à Laval va dans le bon sens ». Il apporte donc son soutien total au projet de réorganisation. A propos du projet de réorganisation des urgences du centre hospitalier de Laval, il estime qu’il est « indispensable de prévoir un rapprochement des services qui le composent (les urgences et le Samu/Smur), afin d’en mutualiser les moyens et de faire travailler ensemble les personnels ». L’éviction de la cheffe de service fait partie intégrante du projet de l’ARS !
L’ARS a démenti la fermeture des urgences au 1er janvier 2024 dans un communiqué sibyllin, et le reporterait au 1er février 2024…
L’éviction du poste de chef de service de cette médecin relève de la même logique, de la même mécanique qui fait convoquer les syndicalistes par les gendarmes, qui interdit les manifestations. Il faut faire peur, mettre la pression sur ceux qui résistent.
Malgré tous les efforts déployés par ce gouvernement, les revendications et le rejet de cette politique ne faiblissent pas.
Dès le début janvier, un mouvement d’ampleur pour le maintien des urgences à Château-Gontier et à Mayenne, pour la défense des hôpitaux de proximité, pour la sauvegarde de l’hôpital public est prévu. Seuls le rapport de force et la mobilisation des personnels avec la population peuvent permettre de faire reculer l’ARS, et donc le gouvernement.
