Tunisie : manifestations en soutien aux Palestiniens
Les manifestations sont organisées pour le cessez-le-feu et en soutien à la Palestine, dans un contexte politique de répression, les autorités tunisiennes entretenant une relation privilégiée avec l’impérialisme américain et l’Union européenne.
- Gaza, Tunisie

Au sujet de la question palestinienne, nous devons faire face à un certain nombre de supercheries. Il y a comme un morcellement du problème pour diluer la question et faciliter la liquidation pure et simple de la Palestine.
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a pris des positions récemment qui proposaient de criminaliser la normalisation des relations avec Israël, y compris en faisant campagne pour qu’une loi dans ce sens soit adoptée en Tunisie. L’Assemblée nationale a commencé à débattre d’un texte et un premier chapitre a même été voté. C’est à ce moment que le président est directement intervenu auprès de l’Assemblée pour interrompre l’examen du texte, prétextant qu’il aurait pu remettre en cause les intérêts de la Tunisie sur le plan international.
Une volte-face à mettre en relation avec la situation socio-économique de la Tunisie
C’est une situation catastrophique, résultat direct de la politique de chantage que l’impérialisme exerce sur les autorités tunisiennes en manipulant la question du manque de liquidités en Tunisie ou celle des réfugiés subsahariens. Or les autorités tunisiennes entretiennent une relation privilégiée avec l’impérialisme américain, avec l’Union européenne, alors que la classe ouvrière et les couches populaires subissent une répression féroce, en particulier au travers d’une répression brutale à l’encontre de la principale organisation syndicale en Tunisie, l’UGTT.
Il y a une politique de punitions collectives dans plusieurs secteurs. C’est le cas dans les transports, la santé, la poste, l’Éducation nationale. Il y a par exemple quelque 3 000 enseignants qui n’ont pas reçu de salaires depuis juillet 2022.
Il faut rappeler que l’UGTT a joué un rôle déterminant dans l’annulation de l’accord avec le FMI que s’apprêtait à signer le président Kaïs Saïed. Cet accord prévoyait l’octroi d’un crédit de 1,9 milliard de dollars à condition d’éliminer certains financements publics, notamment les subventions aux produits de première nécessité qui limitaient l’inflation, la privatisation d’entreprises publiques ou l’augmentation de l’âge de la retraite.
De son côté, l’Union européenne propose 100 millions de dollars au gouvernement tunisien pour que le pays fasse office de frontière pour l’Europe en bloquant les « vagues de migrants » qui arrivent du Sahel. Ces « migrants » n’ont pas accès aux transports et marchent des milliers et des milliers de kilomètres à pied. Ils ne sont d’ailleurs pas des migrants mais des réfugiés victimes de la politique de pillage impérialiste dans leurs pays. Ces réfugiés sont condamnés à mort, que ce soit dans leur pays, sur le chemin de l’exil ou à leur arrivée dans les pays européens.
