Un immense refus
À l’issue du discours d’Attal, ce 30 janvier, « l’opération Paris est maintenue » disent les agriculteurs sur les points de blocage, déclarant vouloir se rapprocher de la capitale. Au même moment, la colère gronde dans le pays. Des millions regardent les agriculteurs...
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Dans son discours de politique générale récité à l’assemblée mardi 30 janvier, Gabriel Attal a confirmé la feuille de route fixée par Macron durant ses vœux et sa conférence de presse. « Le discours le plus réactionnaire depuis un siècle », pour Jean-Luc Mélenchon. Toute cette politique destructrice massivement rejetée est confirmée, prolongée, aggravée.
Cet immense refus qui monte dans le pays, Attal n’en a pas dit un mot. Rien ou presque, sur la révolte des agriculteurs, ceux qui mettent une pression maximale sur le gouvernement au moment même où Attal prononce son discours.
Pour tenter de faire rentrer les agriculteurs mobilisés depuis une dizaine de jours, pour rétablir les prix planchers et mettre fin aux accords de libre-échange, le gouvernement avait bien tenté une manœuvre. Vendredi, dans une ferme de Haute-Garonne, Attal, feuilles de notes sur une botte de foin, fait des annonces. A ses côtés, et pensant disposer d’une belle « prise de guerre », l’éleveur Jérôme Bayle… qui se déclare satisfait des annonces du gouvernement et annonce qu’il mettra fin au mouvement.
Oui mais voilà, chez les paysans, les annonces d’Attal font un tollé. Ils annoncent même monter à Paris en tracteur pour tout bloquer. La FNSEA, qui a souscrit pendant une heure aux annonces du Premier ministre est obligée d’ajuster vu la fronde qui monte d’en bas pour se rallier finalement à la poursuite du mouvement.
Les blocages continuent…
Depuis lundi, plusieurs points de blocage s’organisent sur les autoroutes autour de Paris. À l’issue du discours d’Attal, « l’opération Paris est maintenue » disent les agriculteurs sur les points de blocage, déclarant vouloir se rapprocher de la capitale. Pour le gouvernement, le problème reste entier.
Au même moment, la colère gronde dans le pays. Des millions regardent les agriculteurs. Depuis lundi, les chauffeurs de taxi multiplient les opérations escargot sur plusieurs périphériques des grandes villes. Jeudi 1er février, la grève sera très suivie dans l’Education nationale.
Tous les week-ends depuis le 7 octobre, des milliers manifestent pour le cessez-le-feu immédiat et définitif.
Samedi 3 février, syndicats, associations et partis appellent à manifester pour l’abrogation de la loi immigration promulguée par Macron.
La situation est bousculée par la détermination des agriculteurs à vouloir paralyser le pays. La question du blocage, celle de l’action efficace pour gagner, au cœur de la mobilisation contre la réforme des retraites, resurgit. A force de continuer, Macron, Attal et Cie poussent à ce que les blocages se durcissent.
A suivre…