Sophie Binet et le vote du 9 juin

Sur France Inter, dimanche 2 juin, Sophie Binet a déclaré : « La CGT n'appelle pas à voter pour un candidat ou pour un autre » aux élections européennes » mais « à barrer la route à l'extrême droite ».

Sophie Binet, le 23 mai.
Par Lucas Tiret
Publié le 6 juin 2024
Temps de lecture : 2 minutes

 Sophie Binet, peu avare, surtout en déclarations contre les attaques incessantes du gouvernement Macron-Attal, s’est exprimé sur les élections européennes du 9 juin.

On aurait pu penser qu’elle apporterait son soutien à la liste LFI qui en toute occasion à l’Assemblée nationale ou dans la rue soutiennent de toutes leurs forces les mobilisations, les grèves, bien souvent à l’initiative de syndicats ou de fédérations de la CGT. Ils sont aussi en première ligne dans la défense de tous les militants subissant la répression, dont nombre d’entre eux sont militants ou même dirigeants de la CGT.

Mais il n’en est rien. Contrairement à de très nombreux militants CGT qui eux en sont parfaitement conscients. Vraisemblablement soucieuse cette fois de l’indépendance de son syndicat, elle dit ne pas prendre position pour qui que ce soit ni d’appeler à voter.

Sur France Inter dimanche 2 juin, elle déclare : « La CGT n’appelle pas à voter pour un candidat ou pour un autre » aux élections européennes » mais « à barrer la route à l’extrême droite parce que nous considérons qu’il n’y a pas pire danger pour les travailleuses et les travailleurs ».

Et elle assure que son syndicat n’est dans aucun camp ni dans celui de La France insoumise ni dans celui du PS-Place Publique menée par Glusksmann. Même si le tour de passe-passe de Sophie Binet peut faire gentiment sourire, il est clair qu’elle se prononce. Donc elle appelle à voter. Ni pour LFI, ni pour le PS de Glucksmann. Mais alors pour qui ? N’ayant pas comme habitude de sonder les reins et les cœurs, on en restera là…

On se souviendra toutefois qu’en 2017, lors du deuxième tour des élections présidentielles, les dirigeants de la CGT, comme beaucoup, avaient appelé à voter Macron pour barrer la route à l’extrême-droite. On sait ce qu’il en est advenu et il est certain que beaucoup (Sophie Binet aussi, on peut l’espérer) en ont tiré les conséquences puisque deux ans après le pseudo barrage, que nous indiquent les sondages à quelques jours du 9 juin ? Bardella à près de 30 % ! Quelle efficacité.

On notera aussi la façon avec laquelle Marie Toussaint, candidate des Verts, utilise sa participation aux états généraux de l’industrie organisés au siège de la CGT à Montreuil le 28 mai dernier, dans sa campagne.

Il est en tout cas certain que les militants syndicalistes qu’ils soient CGT, FO, FSU, Sud, CNT… se prononceront en fonction de leurs intérêts de classe, en fonction des combats qu’ils mènent au quotidien. Et c’est très bien comme ça.