La révolution russe, un espoir international au sortir de la Première Guerre mondiale
A la fin de la Première Guerre mondiale, dans le sillage de la révolution russe de 1917, une vague révolutionnaire déferle sur l'Europe, dans les villes comme dans les campagnes.
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Partout, les régimes qui ont organisé et alimenté la grande boucherie de 14-18 sont ébranlés. Si l'Allemagne, l'Italie, la Bulgarie, en sont autant d'exemples, c'est aussi le cas de la France et de l'Angleterre : loin de triompher, les futurs vainqueurs sentent tout autant le sol se dérober sous leurs pieds quand éclatent de vastes mutineries dans l'armée française, dès 1917. Alors le capital, aux abois, se montre impitoyable.
La contagion du bolchevisme va-t-elle gagner tout le continent ?
Le 28 janvier 1918, la révolution éclate en Finlande, nation fraîchement émancipée. La guerre mondiale est loin d'être achevée, mais immédiatement, les belligérants s'entendent : à la tête de 12 000 hommes, le général allemand von der Goltz réprime la révolution avec une sauvagerie inouïe, à la mesure de la terreur qu’inspire aux puissants la perspective d'une contagion du « bolchevisme » au reste du continent. Mais quand la contagion révolutionnaire gagne l'Empire allemand lui-même, l'Europe semble près de basculer.
La panique qui saisit les bourgeoisies européennes face à la menace d'une extension de la révolution socialiste n'échappe pas à Lénine, qui en livre l'analyse dans plusieurs discours tenus à l'époque (voir document I). L'enjeu est clair : il faut que la révolution se répande ou elle finira par succomber.
En effet, dès avant l'armistice du 11 novembre 1918, plus encore après, les grandes puissances se liguent contre la jeune révolution. De tous côtés, jusqu'en Asie, où le Japon intervient, elles l'enserrent et l'agressent. Ce sont au total pas moins de quatorze corps expéditionnaires, au premier rang desquels les Anglais, les Français et les Américains, qui sont lancés à l'assaut et vont rallier les « Blancs », c'est-à-dire les bandes armées de partisans du tsar, essentiellement composées d'anciens officiers et d'aristocrates, qui déchaînent la guerre civile. Cependant, là encore, la résistance ouvrière s’exprime (voir document II).
À l’Ouest, les travailleurs apportent leur soutien à la République soviétique
A l'Ouest, les travailleurs suivent, malgré la propagande contre-révolutionnaire, les évolutions de ce (…)
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