Grève aux urgences de Digne : « Il faut la mobilisation des familles et des maires »

Informations ouvrières et l'Insoumission donnent la parole au Docteur Hugues Breton, urgentiste à Digne et au Samu 04.

Photo AFP
Par La rédaction d'IO et L'insoumission
Publié le 22 août 2024
Temps de lecture : 2 minutes
Informations ouvrières et L’Insoumission s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus, sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de L’Insoumission et d’Informations ouvrières !

Les médecins avec l’Amuf et la CGT des hospitaliers ont déposé un préavis qui prend effet le 20 août, devant une situation très difficile dans les urgences de la région. Les médecins communiquent : « Nous souhaitons aujourd’hui, car notre responsabilité de médecins nous y oblige, alerter la population du département du 04 et au-delà. Nous initions donc un mouvement de grève, solidaire de celui de l’équipe du CH Aix, et dans un souci de soutien de toutes nos consœurs et de tous nos confrères, de toutes les équipes soignantes des CH Manosque et Sisteron avec qui nous partageons ces épreuves, et qui continuent malgré tout à tenter de maintenir une offre de soins, même dégradée. »

Le Dr Hugues Breton urgentiste à Digne au Samu 04 explique :

« Avec la fermeture des urgences de Manosque, on fonctionne avec une jambe en moins. Les patients sont redirigés sur les urgences d’Aix, Pertuis, Sisteron, et Digne, alors que nous étions déjà au maximum. À Aix, parfois, les VSAV des pompiers (camionette-ambulance) font tellement la queue pour amener leurs patients aux urgences qu’ils coupent leur moteur. Les urgences d’Aix sont sous-dimensionnées : on leur demande d’accueillir un flux comparable à celui de l’hôpital nord de Marseille.

Cela tient malgré tout par nos efforts : à Digne les médecins font à peu près 25 % de temps de travail en plus. Rendez-vous compte qu’un confrère urgentiste a fait un infarctus. On arbitre des situations déraisonnables alors qu’on nous demande de faire plus avec moins.

Le mouvement entamé peut inverser les choses. Il y a aussi ces maires bretons d’une quarantaine de communes qui ont mis en demeure l’État d’assurer l’égalité des soins. Il faut la mobilisation des familles, des patients, des maires.

Notre préavis de grève est un tremplin, nous voulons essayer d’avoir une cohésion de tous les médecins. Avec ce qui se passe à Aix, il y a quelque chose à faire.

À Digne il va y avoir des panneaux dans les salles d’attente, confectionnés par les hospitaliers avec les syndicats pour expliquer notre grève.

Il faut faire feu de tout bois pour dire la dangerosité de la situation. Les personnels non médicaux sont très mal considérés, très mal payés, mais ils disent comme nous. Je crois que la classe des médecins, qui a le plus d’autorité sociale, doit prendre la parole pour alerter et entraîner la mobilisation. Je compte joindre chacun des maires des communes alentour car ils ont un rôle à jouer.

C’est important qu’on s’échange des informations sur les mobilisations qui ont lieu ailleurs. Il faut qu’on se fédère ».