« Notre sécurité ne peut pas être fondée sur le génocide et sur la violence »

La parole à Benjamin Teller, de Jewish Voice for Peace (JVP) Chicago.

Benjamin Teller, membre de JVP (photo IO).
Par la rédaction d’IO
Publié le 31 août 2024
Temps de lecture : 2 minutes

Lundi 19 août, à l’ouverture de la Convention démocrate, des milliers de manifestants ont marché à Chicago pour exprimer leur rejet de la politique de Joe Biden et Kamala Harris, et exiger l’arrêt des envois d’armes américaines au gouvernement israélien. À l’appel de 230 organisations, ils ont exigé un cessez-le-feu et la fin du génocide. Informations ouvrières était présent.

Que fait Jewish Voice for Peace contre le génocide du peuple palestinien ?

Benjamin Teller : Nous sommes ici aujourd’hui avec des milliers de nos camarades. Il s’agit également d’une marche menée par des militants noirs et palestiniens. Nous plaidons pour un embargo immédiat sur les armes à destination d’Israël parce que nos dirigeants, ici aux États-Unis, envoient des milliards de dollars en bombes, en armes et en financement pour soutenir le génocide du peuple palestinien qui a déjà tué plus de 40 000 personnes, principalement des femmes et des enfants, à Gaza.

Cet argent devrait être utilisé pour assurer notre sécurité à tous. Il devrait être utilisé pour le logement. Il devrait être utilisé pour l’éducation, l’emploi, les soins de santé. Au lieu de cela, ça conduit à une augmentation de la militarisation, à une augmentation des conflits régionaux, uniquement pour servir les intérêts des riches et des puissants.

Nous sommes ici pour plaider très fortement en faveur d’un embargo sur les armes, de la fin de l’occupation et de l’apartheid israéliens, et de la fin du soutien américain à Israël.

Les actions menées par JVP sont déterminantes. Je suppose qu’aux États-Unis, comme en Europe, presque tous ceux qui ont participé à des manifestations contre le génocide du peuple palestinien ont été traités d’antisémites. Le fait que JVP participe à la manifestation et que vous portiez ce t-shirt sur lequel est écrit « Pas en notre nom » est très important.

Vous savez, toute la famille de mon arrière-grand-mère a été tuée pendant l’Holocauste. En tant que Juifs, nous ne sommes pas étrangers à la violence, à l’oppression et au génocide. En grandissant en tant que Juif, l’une des choses qui m’a le plus touchée a été la façon dont nous racontons notre histoire et comment nous la connectons à notre expérience actuelle. Nous les utilisons pour informer sur nos valeurs et pour défendre la justice pour tous, pas seulement pour les Juifs.

Ce n’est pas malgré mon héritage juif que je suis ici, c’est à cause de mon héritage juif que je suis ici. Je pense qu’il est très important de faire une distinction entre le sionisme et l’antisémitisme, parce que nous savons que notre sécurité ne peut pas être fondée sur le génocide.

Elle ne peut pas être fondée sur la violence. Nous croyons en la sécurité de tous, indépendamment de la race, de la classe, du sexe, de la sexualité et c’est une valeur juive pour moi.

Selon vous, quelle est la différence entre l’antisémitisme et l’antisionisme ?

B. T. : Israël est un État, n’est-ce pas ? Un État n’a pas de droits en soi. Un État existe pour protéger les droits des peuples. Aujourd’hui, Israël est une puissance occupante en Palestine, ce qui implique des obligations supplémentaires en vertu du droit international. Israël a des obligations très strictes pour protéger les droits des Palestiniens.

Non seulement il ne protège pas les droits des Palestiniens, mais il commet un génocide et un nettoyage ethnique. Nous pouvons dénoncer les actions de cet État et les actions des dirigeants de l’État d’Israël, qui sont des crimes contre l’humanité, non pas parce qu’ils sont juifs, mais parce qu’ils sont des criminels de guerre.