Allemagne : élections dans le Land de Brandebourg
Les élections dans le Brandebourg, le 22 septembre, ont une nouvelle fois confirmé les résultats électoraux en Saxe et en Thuringe. Le SPD célèbre une victoire à la Pyrrhus.
- Actualité internationale, Allemagne

Avec 30,9 %, il devance de peu l’AfD (extrême droite) avec 29,2 %. (Le ministre-président CDU de Saxe avait même lancé un appel à voter pour le SPD dans le Brandebourg. Woidke lui-même avait expressément interdit au chancelier Scholz (SPD), nettement désavoué lors de toutes les élections et sondages précédents, de participer à la campagne électorale dans le Brandebourg. L’AfD a profité des votes de protestation contre les partis établis et surtout contre le gouvernement Scholz.
Une nouvelle victoire électorale historique a été obtenue par l’alliance Sahra Wagenknecht (BSW) avec 13,5 % : pour son appel à la résistance contre la politique du gouvernement Scholz et de tous les partis établis ; pour son non à la guerre en Ukraine et contre la Russie ; à la campagne de guerre d’Israël contre le peuple palestinien ; aux livraisons d’armes du gouvernement Scholz à l’Ukraine et à Israël ; pour son refus de la guerre sociale, de la politique d’austérité contre les hôpitaux, les écoles et les communes.
Le parti d’opposition CDU, qui présentait le nouveau candidat à la chancellerie Friedrich Merz, a fini avec 12,1 %, derrière le BSW et l’AFD.
Comment faut-il comprendre ce résultat ?
C’est un rejet de la politique de guerre du gouvernement Scholz et de ses conséquences sociales. La décision de Scholz de soutenir activement la politique de sanctions contre la Russie a entraîné des coupes sévères pour le Land de Brandebourg et son grand site industriel de Schwedt (notamment pour la transformation du pétrole).
Cette politique de sanctions a été soutenue par tous les partis, y compris par Die Linke. Il n’y a eu que deux exceptions le BSW et l’AfD.
Les coûts de la politique de guerre soutenue par tous les partis établis sont payés par la population active et la jeunesse avec des fermetures d’hôpitaux, le pourrissement des écoles et le manque d’enseignants (le système éducatif du Brandebourg est l’un des derniers en Allemagne), les conventions collectives n’existent que dans 19 % des entreprises.
Andreas Kutsche, vice-président régional du BSW, membre du comité d’entreprise d’un hôpital, a par exemple pris une initiative avec de nombreux autres comités d’entreprise contre la réforme de la santé de Lauterbach (ministre SPD de la Santé dans le gouvernement Scholz) et pour un programme immédiat de sauvetage des hôpitaux. L’écho, avec plus de 80 000 signatures pour une pétition, a été énorme. Une motion correspondante a été déposée au Bundestag par le groupe BSW.
Comment continuer ?
La politique belliciste, la guerre économique des États-Unis contre l’Europe et l’Allemagne, qui se concentre entre autres dans la politique de sanctions, poussent à la désindustrialisation. Dans l’industrie automobile, sidérurgique, chimique…, des fermetures d’usines, des délocalisations de la production et des licenciements massifs menacent et ont déjà lieu ; Volkswagen veut fermer des usines en Allemagne pour la première fois depuis 87 ans ; c’est par une perte de salaire réel et des coupes claires sociales que la population travailleuse paie la guerre sociale du gouvernement Scholz contre son propre peuple.
Le rejet de cette politique grandit, comme en témoignent les résultats des élections dans le Brandebourg. Selon un dernier sondage, les partis du gouvernement tricolore ne sont plus approuvés que par 3 % de la population, ce qui est également un résultat historique. Les manifestations, les grèves, les luttes s’étendent et deviennent de plus en plus dures.
« Nous avons besoin d’un nouveau départ politique »
Lors d’une réunion à Berlin, 130 syndicalistes ont déclaré « Nous, syndicalistes, avons besoin d’une alliance politique contre la guerre et le démantèlement social, pour la paix et la justice sociale. »
Lors de la manifestation nationale du 3 octobre, nous voulons donner un signal dans ce sens.
