En France, en Europe : tsunami sur l’industrie

Dans le monde entier, le capital est engagé dans une guerre à couteaux tirés pour des parts de marché. Partout, la réponse des patrons est la même : couper à la hache dans ce qu’ils appellent les coûts de production, c’est-à-dire les salaires.

Des milliers de travailleurs rassemblés à l’usine historique de Volkswagen, à Wolfsburg, le 28 octobre (photo AFP).
Par Avec nos correspondants
Publié le 30 octobre 2024
Temps de lecture : 6 minutes

Volkswagen : coup de tonnerre en Allemagne

Les travailleurs de Volkswagen ont manifesté le 28 octobre dans toutes les usines du groupe en Allemagne. La direction a en effet fait savoir qu’elle entendait fermer au moins trois usines.

D es dizaines de milliers d’emplois sont directement menacés. Aussi sur la table : une baisse immédiate de 10 % des salaires et leur gel les deux prochaines années !

Dans un message aux salariés, le PDG du groupe n’y est pas allé par quatre chemins : « Nous ne sommes pas assez productifs sur nos sites allemands, et nos coûts de production sont actuellement de 35 à 50 % plus élevés que prévu. Cela signifie que les usines allemandes sont deux fois plus chères que celles de la concurrence. »

Et d’annoncer un vaste plan de développement de la sous-traitance : « Chez Volkswagen, nous traitons en interne de nombreuses tâches que nos concurrents ont déjà externalisées afin de réduire les coûts. Nous ne pouvons pas continuer comme avant. »

La décision d’électrification du parc automobile implique la destruction de capacités de production des voitures thermiques classiques, et de nouveaux investissements que la direction de Volkswagen, comme tous ses concurrents, dit ne vouloir financer qu’en sabrant dans les salaires.

Dans le monde entier, le capital est engagé dans une guerre à couteaux tirés pour des parts de marché qui, dans l’automobile en particulier, diminue (une voiture électrique coûte bien plus cher qu’un véhicule classique). Partout, la réponse des patrons est la même : couper à la hache dans ce qu’ils appellent les coûts de production, c’est-à-dire les salaires.

Crise, guerre économique, guerre sociale, et guerre « tout court ». L’Europe, et l’Allemagne en particulier, est prise en étau entre la hausse des coûts de l’énergie (le gaz liquéfié importé des États-Unis est incomparablement plus cher que le gaz russe, coupé par la guerre en Ukraine) et l’intensification des pressions commerciales des États-Unis et de la Chine. En deux ans, l’industrie allemande a dévissé de près de 10 %, et même de 15 % pour l’industrie lourde, grande consommatrice d’énergie, qui se délocalise.

Y. L.

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