A Gaza, « le drapeau de ma maison en ruines a été ramassé et levé »
TEMOIGNAGE EXCLUSIF. Entretien avec Yousra Abou Sharkh, habitante de Gaza, à propos des exactions subies depuis plus d’un an, des déplacements forcés du nord au sud et de la lutte incessante pour la liberté et le retour en Palestine.
- Actualité internationale, Palestine

Yousra Abou Sharkh est née en 1990 dans le camp de réfugiés de Shati dans la bande de Gaza. Sa famille a été expulsée en 1948 du village de Majdal (aujourd'hui la ville israélienne d'Ashkelon). Yousra a grandi dans le camp de réfugiés et a écouté les histoires de sa famille et de ses grands-parents sur la vie en Palestine avant la Nakba et sur le désir et l'aspiration de rentrer chez eux dans le village de Majdal. Elle est titulaire d’une licence en ingénierie et technologie.
Yousra raconte comment elle a quitté sa maison de Beit Lahia, au nord de Gaza.
« Au début de la guerre, en octobre 2024, l’armée israélienne a commencé à bombarder la zone nord de Gaza. L’armée a demandé aux habitants de la région de quitter leurs maisons et de se diriger vers le sud de Gaza, vers les zones de Khan Younis et Rafah.
J’ai refusé de quitter la maison et j’ai insisté pour rester à Beit Lahia, même si mon mari voulait que nous quittions la maison pour préserver la vie des enfants. Après en avoir discuté avec mon mari, nous avons décidé de quitter Beit Lahia et d’aller chez ma famille dans le camp de réfugiés de Shati.
Les bombardements israéliens sur Beit Lahia n’ont pas cessé une seule minute. Nous nous attendions à la mort à tout moment. Je n’arrive pas à croire que nous soyons encore en vie.
Chaque membre de la famille portait un petit sac contenant des vêtements et des documents importants nécessaires au voyage et à l’inspection.
Nous avons appris ces dispositions lors des guerres précédentes qu’Israël a menées contre Gaza. Nous sommes restés plusieurs jours dans (…)
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