Que faire pour la défense de la viticulture ? Quels prix payés aux producteurs et comment les obtenir ?
Vignerons, citoyens, insoumis, ont échangé, le 30 janvier, à Roquebrun (Hérault), avec Sylvain Carrière, député LFI-NFP de l’Hérault, et Didier Gadéa, syndicaliste vigneron.
- Paysans, Tribune libre et opinions

Sylvain Carrière : « Un prix rémunérateur défini par les différents acteurs de la filière. »
« Avant de parler du prix, parce que c’est la base de tout, je vais faire un panorama, rapide, de l’état de la viticulture qui façonne nos territoires et nos paysages », nous a dit Sylvain Carrière. S’appuyant sur sa participation à une mission d’information depuis un an et demi à l’Assemblée nationale avec des auditions et des déplacements dans les différentes régions viticoles, il nous a rappelé qu’il y avait différentes viticultures : « Celle d’ici n’est pas la même que dans le Bordelais ou en Champagne… Malgré cela, il y a une situation de grande inquiétude, au niveau national et local.
Des producteurs face à de nombreuses difficultés
D’un côté, la production fait face aux aléas climatiques : grêle, sécheresse, gel… Et de l’autre côté, la consommation qui voit les attentes des consommateurs évoluer. Auparavant, le vin était consommé de façon alimentaire et quotidiennement. Aujourd’hui, c’est un vin plaisir et occasionnel. On se retrouve donc avec une production et une commercialisation qui doivent s’adapter.
Sur ma circonscription, le muscat est fortement présent, mais ne se consomme plus de la même manière. Le muscat doux, autrefois central, est aujourd’hui moins consommé, mais de nouveaux produits permettent de maintenir l’appellation.
En règle générale, nous avons certains producteurs se trouvant en difficulté qui disparaissent au profit de gros producteurs qui eux deviennent de plus en plus gros. Même situation pour les caves coopératives. Elles doivent faire face à différentes difficultés. Il y a des fusions pour tenter de faire face, mais sans régler réellement les problèmes. L’arrachage et les hausses tarifaires des matières sèches impactent leur fonctionnement au quotidien.
Pour tenter de s’adapter et faire face à la situation, nous voyons de nouveaux cépages apparaître ; plus résistants à la sécheresse, aux maladies, plus adaptés aux attentes des consommateurs. Nous voyons également l’œnotourisme se développer fortement, mais c’est un travail en plus pour des viticulteurs déjà très occupés dans les vignes et à (…)
Vous avez lu 20% de l'article. La suite est réservée aux abonnés. Pour accéder au contenu, vous pouvez :
- vous abonner, ou
- acheter un accès au contenu protégé pendant 7 jours pour 1,50€.
