Paris : Une bataille acharnée contre la fermeture du centre de santé de la Sécurité sociale
Depuis plus de 3 mois, une bataille acharnée se mène pour sauver le centre de santé Stalingrad, géré par la caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France (Cramif).
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Un troisième rassemblement des personnels, patients, habitants, élus, organisations politiques et syndicales, associations aura lieu le mardi 25 mars à partir de 17 h 30 devant la Cramif pour obtenir le maintien du centre avec toutes ses spécialités et tout son personnel.
Les directeurs de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et de la Cramif s’obstinent à maintenir leur plan de fermeture de neuf spécialités médicales sur vingt offertes actuellement, dont la radiologie et la kinésithérapie. C’est un prélude à la délocalisation, puis fermeture du centre.
La raison ? Un projet de vente du gigantesque immeuble de la Cramif, qui abrite ce centre. Il est fréquenté par 30 000 patients, car aucun dépassement d’honoraires n’y est autorisé, étant géré par la Sécurité sociale.
Les directeurs s’obstinent à mettre en place le plan social (PSE) de reclassements ou licenciements des personnels soignants et administratifs impactés, et ce, malgré la demande formulée par trois syndicats sur quatre (FO, CFDT, CGC) de le suspendre, compte tenu de la très large mobilisation en cours.
Les directeurs s’obstinent, malgré le refus des personnels concernés de quitter leurs postes et malgré leur volonté exprimée de rester aux côtés des milliers de patients, qui n’ont d’autre recours pour se soigner que ce centre.
Les directeurs voudraient conclure ce sinistre PSE au plus vite pour tenter de casser la mobilisation en cours. Comment comprendre cette obstination des directeurs de la Cnam et de la Cramif ?
« Si vous fermez, vous signez notre arrêt de mort »
Malgré la protestation, dès le mois de décembre, de tous les élus syndicaux de la Cramif, de toutes leurs fédérations et malgré celle des députés LFI-NFP de Paris, représentant la population de cinq arrondissements impactés ?
Malgré les 6 000 signatures recueillies à ce jour sur une pétition initiée par des patients et soutenue par les personnels ?
Malgré un premier rassemblement massif à l’appel d’une vingtaine d’organisations et élu.es, le 28 janvier ?
Malgré les motions adoptées par la municipalité du XIXe et celle de Paris ?
Malgré le fait que le ministre délégué à la Santé, Yannick Reuder, interpellé le 21 janvier à l’Assemblée nationale par Danièle Obono, députée LFI du XIXe arrondissement, ait répondu que les arguments « budgétaires » ne justifiaient pas la fermeture d’un centre de soins ?
Malgré la demande, faite aux deux directeurs, de surseoir à leur projet, exprimée par ce même ministre le 12 février, à l’occasion d’une audience des deux députées LFI du XIXe arrondissement, Danièle Obono et Sarah Legrain, porteuses des milliers de signatures recueillies, et en présence du maire du XIXe arrondissement, François Dagnaud ?
Malgré le vote du CSE (conseil social économique) de la Cramif imposant une deuxième expertise ?
Malgré le succès d’un deuxième rassemblement qui a réuni plusieurs centaines de personnes le 1er mars ?
Malgré la médiatisation à plusieurs reprises par France 3, de ce projet scandaleux, un projet émanant de directeurs de notre Sécurité sociale dont on fête le 80e anniversaire cette année ?
« Vous ne pouvez pas nous laisser tomber ! »
Parmi les 6 000 signataires de la pétition, 637 ont tenu à rédiger un message d’indignation, lisible en ligne. Une patiente âgée de 84 ans vient d’adresser une lettre au directeur de la Cramif : « Je ne comprends pas. Dans le quartier, il y a trop de problèmes pour trouver des médecins. Que faire si vous fermez ? Nous sommes dépendants du centre. Vous signez notre arrêt de mort ! Je ne peux pas me déplacer dans un cabinet sans ascenseur. Vous ne pouvez pas nous laisser tomber. C’est aussi un soutien psychique d’avoir un centre et des professionnels à ses côtés. Nous les aimons et on veut les garder dans notre centre. »
Le directeur osera-t-il lui répondre qu’il préfère utiliser plus d’un million d’euros, pris dans nos cotisations, pour financer un PSE, plutôt que de lui permettre de se soigner ?
