Sécurité sociale : « Non à la fermeture de notre centre de santé ! »
Un troisième rassemblement s’est tenu devant la Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France (Cramif), le 25 mars, pour défendre le centre de santé Stalingrad, l’un des seuls, à Paris, géré par la Sécurité sociale.
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Six interventions poignantes de patients dont une personne âgée de 94 ans ont rappelé les conséquences dramatiques des fermetures de neuf services du centre. L’un des soignants s’est adressé au ministre de la Santé : « Si vous autorisez la fermeture de ce centre, l’un des seuls de la Sécurité sociale, ce serait une tache sur votre CV ! »
Un autre soignant, sortant de toute une journée de consultations dans ce centre, s’est exclamé : « Nous nous battons pour les patients, pas pour nous ! En ce qui me concerne, trois autres centres m’ont déjà contacté pour m’embaucher ! »
La députée LFI Danièle Obono a rappelé son engagement total et celui de sa collègue Sarah Legrain pour préserver le centre. Elle a indiqué que les deux députées relançaient le cabinet du ministre de la Santé Yannick Neuder pour obtenir une deuxième audience, après celle obtenue en février, qui avait permis de surseoir au projet de fermeture des services. Les élues PS et PCF de la municipalité sont intervenues dans le même sens.
Le deuxième fait marquant a été l’information donnée par la représentante de la chambre syndicale FO d’Île-de-France sur les négociations engagées « discrètement » par le directeur de la Cramif sur le plan de licenciements et reclassements (PSE) des personnels du centre avec certains délégués syndicaux.
Elle a été très applaudie par l’assistance lorsqu’elle a précisé que les délégués de son syndicat à la Cramif refusaient, pour leur part, de s’inscrire dans cette « négociation » et de cautionner le PSE. Une responsable de la CFDT a indiqué que ce n’était pas le moment de négocier un PSE alors que la mobilisation pour le maintien intégral du centre est en cours.
Négocier un plan de licenciements ?
Le délégué de la CGT de la Cramif, lui, a confirmé et justifié le choix de participer à cette « négociation », en invoquant le risque de « chute dans la misère » des personnels, au cas où le projet de fermeture serait maintenu.
Son intervention a beaucoup surpris l’assistance et suscité de nombreuses discussions. La participation de délégués syndicaux à l’élaboration du PSE est en effet le seul point d’appui des directeurs de la Cnam et de la Cramif, confrontés à la protestation de milliers de patients, d’une vingtaine d’organisations, des élus municipaux et parlementaires de l’arrondissement et même de Paris.
Qui plus est, le dernier rapport d’expertise, commandé par le CSE, explique qu’aucun licenciement « économique » ne peut être décidé pour un organisme de Sécurité sociale.
Le rapport rappelle même qu’un projet de réorganisation du centre, sans fermetures et sans PSE, a été élaboré en 2023 et remplacé par le projet actuel par la direction de la Cnam. Le rapport conclut qu’il s’agit d’une décision purement politique.
Comment comprendre, dans ce contexte, que des délégués syndicaux continuent à s’impliquer dans l’élaboration d’un PSE au lieu de s’appuyer sur cette expertise qu’ils ont demandée pour faire annuler le projet en cours et le PSE qui va avec ?
Tous les participants se sont séparés en scandant à tue-tête : « Non, non à la fermeture de notre centre de santé ! » et ont affirmé leur volonté de poursuivre leur mobilisation jusqu’au retrait du projet scandaleux des directeurs de la Cnam et de la Cramif.
Ce 1er avril, une quarantaine d’employés de la Cramif, réunis à l’initiative de FO, ont adopté unanimement une motion exigeant le maintien intégral du centre de santé et la suppression du PSE.
