« Mon but, c’est que chacun des Français se dise “On ne peut pas faire autrement“  » (F. Bayrou )

François Bayrou annonce un plan d’austérité sans précédent. Minoritaire et frappé par le scandale d’Etat Bétharram, il cherche à imposer des coupes drastiques dans les dépenses sociales. Pas si simple...

15 000 personnes se sont rassemblées le 22 mai, à Paris, pour l’arrêt du génocide à Gaza. (LFI)
Par Pierre Valdemienne
Publié le 28 mai 2025
Temps de lecture : 3 minutes

A la recherche des 40 milliards d’euros pour financer « l’effort de guerre » au détriment des « dépenses sociales », le Premier ministre illégitime, archi minoritaire, frappé par le scandale d’Etat de Bétharram, François Bayrou, engage les opérations : après avoir dans un premier temps émis l’idée d’un référendum, il annonce ce mardi (27 mai)  un « un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années » en juillet « pour que tout le pays réfléchisse à la situation dans laquelle on se trouve ». Et d’ajouter : « Mon but, c’est que chacun des Français qui nous écoute (…) se dise “On ne peut pas faire autrement”. »

Au moins, les choses sont claires : faire pression par tous les moyens, chercher à faire accepter l’inacceptable, exercer un chantage sur la population laborieuse, pour tenter de lui faire renoncer à la Sécurité sociale, aux retraites, aux services publics : voilà ce dont il est question dans la bouche du Premier ministre.

Refuser les budgets de guerre, combattre les gouvernements fauteurs de guerre, c’est précisément le contenu de l’appel européen contre la guerre, contresigné par des dizaines de militants de vingt pays du continent et des Etats-Unis, qu’Informations ouvrières reproduit dans ce numéro  et qui témoigne de la résistance à l’échelle internationale.

Pour appliquer son « plan de retour à l’équilibre », François Bayrou demande « un effort à tous les Français ». Celui qui a menti sous serment et qui a laissé se perpétuer des viols et des violences à Bétharram a-t-il annoncé vouloir revenir sur les 75 milliards d’exonérations de cotisations patronales en 2023 qui manquent à la Sécurité sociale ? Non. Il a déclaré en revanche, à propos du plan de 300 millions d’euros d’économies sur le dos des taxis et de la Sécurité sociale 2025 : « Le 1er ou le 2 octobre, le plan sera en place (…). Je pense qu’on peut faire plus d’économies que ce qui avait été prévu. ».

Toujours à propos de la Sécurité sociale, François Bayrou a réaffirmé qu’il y avait selon lui un problème de financement : « Ce problème repose trop sur le travail, et nous allons apporter des réponses à cette question, y compris avec la participation des partenaires sociaux », évoquant à ce sujet la mise en place de la TVA sociale.

Les taxis en première ligne

La réponse des chauffeurs des taxis, qui bloquent le boulevard Raspail à Paris (à proximité du ministère des Transports) depuis 9 jours, ne s’est pas fait attendre : réunis en assemblée générale à ciel ouvert sur le boulevard, ce mardi, comme c’est le cas quasiment tous les jours depuis le 19 mai, ils ont rejeté les annonces du Premier ministre et ciblent Macron.

Parce que parti d’« en bas » ce mouvement de grève, qui a reçu le soutien des députés LFI venus apporter leur appui boulevard Raspail, inquiète les sommets de l’Etat1Le journal patronal Les Echos a signé un éditorial (22 mai) sous forme d’adjuration adressée au gouvernement : « Face aux taxis, tenir »..

Dans un certain nombre de villes, les chauffeurs ont reçu le soutien de syndicats, d’unions départementales, venus apporter leur soutien et exprimer le fait que leurs revendications rejoignent les leurs. A Angers, les taxis et les syndicats FO et Sud de l’hôpital ont « accueilli » ensemble le ministre de la Santé, Yannick Neuder, au CHU, pour faire entendre leur colère.

Le ras-le-bol est en train de monter d’un cran

Demain, mercredi 28 mai, un rassemblement est appelé par les fédérations de l’enseignement FO, CGT, Sud, FSU, au ministère de l’Education nationale, pour exiger la levée de la suspension de l’enseignante de Sens (89) qui a organisé avec ses élèves une minute de silence en hommage aux victimes palestiniennes. Une vingtaine de rassemblements auront lieu également dans les directions académiques et les rectorats. Ces rassemblements sont organisés par des appels d’établissements, des prises de parole devant des lycées notamment à Paris à la cité scolaire Voltaire, devant le lycée Martin Nadaud ou encore devant le lycée Corvisart, des photos prises devant les établissements scolaires…

A Sens, au lycée Janot-Curie d’où vient la collègue suspendue, une minute de silence est proposée par l’équipe enseignante, demain (28 mai)  en fin de matinée. Le ras-le-bol est en train de monter d’un cran…

 

Rapport sur les Frères musulmans et conseil de défense

« Une opération politicienne » (Manuel Bompard)

Au même moment où Macron accentue sa politique de répression contre celles et ceux qui se dressent contre les atrocités à Gaza, le chef de l’Etat organise pas moins qu’un Conseil de défense autour du rapport sur les Frères musulmans, soufflant un peu plus encore sur les braises de la division qu’il entretient chaque jour ; comme le dit très justement le député et coordinateur national LFI, Manuel Bompard : « si les rédacteurs de ce rapport disent quelque chose de juste, cela concerne, je crois, 500 à 1 000 personnes. C’est 0,007 % du nombre de personnes en France qui se disent de confession musulmane (…). Parler pendant quatre jours, attiser l’idée, d’une manière assez complotiste d’ailleurs – d’une forme de réseaux très organisés qui voudraient déstabiliser l’Etat, pardon, mais ça ne correspond pas à ce qu’il y a dans ce rapport lui-même. », et de dénoncer, de la part du pouvoir, une « opération politicienne ».