Sécu : ce que prépare le gouvernement Macron-Lecornu

Indemnités journalières, la « longue maladie » et l’exonération du ticket modérateur pour les personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD)... des conquêtes que le gouvernement Lecornu attaque violemment.

Par Correspondants
Publié le 25 octobre 2025
Temps de lecture : 10 minutes

L’ordonnance du 4 octobre 1945 fixe le cadre organisationnel de la Sécurité sociale.

L’ordonnance du 19 octobre 1945 détermine les bénéficiaires et leurs droits – droits qui sont, pour l’instant du moins, toujours garantis par la Sécurité sociale.

Dans notre précédent numéro, nous sommes revenus sur l’article 5 de cette ordonnance qui garantit les droits, peu importe votre nationalité. Il est fondamental de le rappeler dans le contexte actuel avec le RN en embuscade.

Cette ordonnance organise aussi les indemnités journalières, la « longue maladie » et l’exonération du ticket modérateur pour les personnes atteintes d’une affection de longue durée (ALD) ou 100 %, sur lesquelles nous revenons cette semaine.

Le PS oublie que ce n’est pas pour eux que des millions de Français ont votés mais pour le programme du NFP qui prévoit l’abrogation de la réforme des retraites et non une suspension !

En trahissant le mandat sur lequel ils ont été élus, ils portent la responsabilité de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. PLFSS brutal et remettant en cause les mesures issues des ordonnances du 19 octobre citées ci-dessus.

Plus que jamais il faut continuer de rappeler 1945 pour défendre notre Sécurité sociale.

Plus que jamais, organisons la mobilisation afin qu’ils dégagent tous (sauf ceux qui respectent le mandat bien sûr) !

La prise en charge des affections de longue durée, un des piliers de la Sécu 1945

En ayant trahi le mandat du NFP et refusé de voter la censure, le PS accepte que soient les assurés atteints de pathologies chroniques qui paient.

Même si, en 1945, il n’avait pas été possible de prendre en charge les soins à 100 % pour l’ensemble des travailleurs et leur famille du fait de la pression de la mutualité, les ordonnances du 19 octobre 1945 ont mis en place l’assurance maladie de longue durée (art. 32 à 44). Ce sont ces articles qui ont vu apparaître les prises en charge à 100 % et qui ont conféré un rôle majeur aux services médicaux des organismes de Sécurité sociale.

Ce sont les ordonnances du 19 octobre 1945 qui font qu’aujourd’hui encore, c’est l’état de santé de l’assuré qui conditionne la nature des prestations. C’est avec cela que le gouvernement et son complice le PS veulent en finir.

En effet, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 reprend intégralement le projet de décret déposé par feu Bayrou le 8 septembre 2025.

Le décret (repris dans le projet de loi) prévoit déjà de revoir la prise en charge à 100 % pour certains médicaments et pour les cures (115 millions d’économies prévues).

Mais les inquiétudes sont grandes avec la volonté de mettre en œuvre une ALD à deux niveaux.

De graves conséquences en termes de renoncement aux soins

Le premier niveau est une exclusion du dispositif de prise en charge à 100 % d’une partie des bénéficiaires du dispositif ALD.

La prise en charge à 100 % ne serait que pour « des pathologies nécessitant des soins importants » (quelles sont ces pathologies ? Ce sont ceux qui organisent ces « économies » qui décideront). Le PLFSS renvoie le tri des malades à la discrétion de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) ! Tout le monde comprend maintenant l’empressement de celle-ci à liquider le service du contrôle médical !

Les assurés les plus précaires sont surreprésentés parmi les bénéficiaires de l’ALD. L’exclusion du 100 % (le cas du diabète est avancé) entraînerait de graves conséquences en termes de renoncement de soins.

Selon les estimations, pas moins de plus de « 1,9 million d’assurés ne seraient plus accompagnés par le dispositif ALD pour environ 360 millions d’euros de gains pour les finances publiques. » Et comme si cela ne suffisait pas, les bénéficiaires d’une ALD en (…)


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