Ce régime corrompu permet et protège les Betharram

Les privilèges du clergé, abolis par la Révolution, ont été rétablis par la Ve République ; les institutions monarchiques placent l'exécutif, même archi-minoritaire, hors d'atteinte de la sanction populaire…

Rassemblement de protestation devant le collège-lycée Bétharram, le 12 février 2025 ( photo Quentin Top / Hans Lucas via AFP)
Par Michel Sérac
Publié le 23 février 2025
Temps de lecture : 5 minutes

Des dizaines de millions de citoyens sidérés, révulsés, écoutent ces récits d'enfances torturées, de vies fracturées. L'école du clergé catholique, financée par l'argent public, protégée par les notables locaux, laissait toute liberté aux sadiques et dépravés criminels, directeurs en tête.

Comment est-ce possible, et durant soixante ans ? Tous les citoyens veulent des réponses claires.

Il serait très inexact de parler d'impunité. Car le juge d'instruction Mirande, le gendarme enquêteur Hontangs avaient en 1998 dûment confondu et incarcéré le curé-violeur Carricart, l'un des directeurs-prêtres pédocriminels. Les investigations à Betharram, le procès, auraient alors brisé l'omerta politico-cléricale, sauvé des enfants…si ce procès avait pu se tenir ! Mais une autorité supérieure de l'Etat casse cet emprisonnement, et prétend, contre l'avis du juge et de l'enquêteur, que « le maintien en détention n'est plus nécessaire ».

Libéré après treize jours de détention par cette autorité d’État, le criminel s'enfuit immédiatement à Rome, rejoignant ses semblables, les pédocriminels fuyant la justice, accueillis au Vatican6Le fuyard, convoqué en France pour d'autres viols, s'est dit-on suicidé. Ce qui est certain, c'est qu'on a trouvé son corps dans le Tibre. On peut penser que cette mort, évitant le procès, fut accueillie avec un pieux soulagement par la congrégation bétharramite de Rome, fondée à Lourdes en 1831, et qui exploite des institutions privées dans quinze pays.. Le travail consciencieux du juge et de l'enquêteur a donc été ruiné, balayés par cette autorité supérieure d’État. 

Les sadiques, avec ou sans soutane, « bénéficient » de la prescription. Mais comment sont organisées les prescriptions, sous la Ve République, alliée depuis 1958 à l’Église ? Eglise dont le chef Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques, a proclamé les « lois de Dieu au-dessus de celles de la (…)


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