« Il faut vraiment y aller, et frapper vite et fort pour gagner par KO »
Interview d’Alexandre Talleu, responsable CGT à la centrale nucléaire EDF de Paluel, à l’issue de la manifestation du 19 janvier à Dieppe.
- France, Lutte de classe, Retraites
Dis-nous comment vous menez le combat contre le projet de loi Macron sur les retraites.
Alexandre Talleu : Nous sommes contre l’ensemble de la réforme, les deux ans en plus et pour la défense de notre régime spécial énergéticien. Pour nous, c’est le régime général qui doit tendre vers les régimes spéciaux.
Nous avons convoqué une assemblée du personnel sur le site mardi 17 janvier. Nous étions 200, les agents étaient bien mobilisés.
Tout le monde disait non aux deux ans. Ce qui m’a frappé, c’est que les collègues n’étaient pas là que pour les revendications des énergéticiens mais surtout pour la défense de tous les régimes de retraite en pensant à leurs familles, leurs amis, …
Suite au débat, notre point de vue est qu’un mouvement un jour par semaine ça ne marche pas. Donc on s’est prononcé pour la grève reconductible, prévue à partir de lundi 23 janvier.
Le message de toutes les AG d’énergéticiens du pays est la reprise en main de notre outil de travail, par des baisses de charges, par la gratuité pour les collectivités, par remettre le courant aux foyers en précarité énergétique, par des coupures ciblées… Ce message est relayé par notre fédération Mines Energies.
On a eu beaucoup d’appels au local pour la grève, ce sont de très bons signaux. Aujourd’hui, la grève est très forte sur Paluel (69% de grévistes) et sur tout le secteur de l’énergie. Sur Paluel, les tranches 2, 3 et 4 ont été descendues à leur production minimum. En France, il y a 7000 mégawatts en moins du fait de la grève. Les agents de conduite grévistes se sont réunis dans la matinée et ont décidé la reconduction dès aujourd’hui.
Il faut vraiment y aller, et frapper vite et fort pour gagner par KO.