Mensonges, trucages et manipulation, pour quel objectif ?

Des faits, pris parmi des dizaines d’autres, démontrent l'étrange climat créé par le gouvernement. Lui qui a de l’unité nationale plein la bouche, où veut-il mener le pays par cette escalade ?

La présidente de l’Assemblée nationale, le 21 novembre lors des questions au gouvernement (Photo AFP).
Par Gariel Caruana
Publié le 23 novembre 2023
Temps de lecture : 2 minutes

La division de la société en classes a conduit depuis le Moyen Age la classe dominante à désigner des boucs émissaires pour assurer son pouvoir. C’est la seule et unique racine de cette barbarie que constitue le racisme, comme l’antisémitisme. Militants pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, nous rejetons l’un et l’autre avec force. Mais nous ne pouvons qu’être inquiets de l’étrange campagne que mène actuellement le gouvernement sous la bannière de lutte contre l’antisémitisme.

Dès le 10 octobre, Gérald Darmanin a estimé que les attaques antisémites en France peuvent être le fait des « islamistes intégristes ou radicaux, des personnes qui viennent de l’étranger, de l’ultragauche ». Il ajoute, en amalgamant antisémitisme et antisionisme, que La France insoumise « n’a pas démontré l’inverse ».

Cet amalgame a un but : justifier les bombardements meurtriers du gouvernement israélien, même s’il s’en défend.

Ainsi, le 19 novembre, quand le génocide à Gaza ne peut plus être caché et que des millions manifestent dans le monde entier, la présidente de l’Assemblée nationale affirme : « En aucun cas je n’ai apporté le soutien de l’Assemblée nationale au gouvernement israélien. »

C’est pourtant bien elle qui déclarait au perchoir le 10 octobre : « Je voudrais redire qu’Israël est un pays ami, à qui je veux affirmer, au nom de la représentation nationale, notre totale solidarité et notre soutien inconditionnel. » Et elle souhaitait cyniquement le 22 octobre que « les populations civiles à Gaza soient, le moins possible, victimes du conflit. (…) Il faut les préserver bien sûr, mais rien ne doit empêcher Israël de se défendre. »

Même les enfants sont soupçonnés

Ces mensonges et traficotages au sommet conduisent les médias à distordre tous les jours la vérité pour satisfaire à la ligne gouvernementale : on fait des gros titres sur une agression antisémite à Six-Fours (Var) ; on oublie de rectifier quand il est avéré qu’il s’agit d’une affabulation.

Même chose lorsque des tags d’étoiles à six branches sont découverts sur les murs de Paris, on oublie le sujet quand ils se révèlent être le fait d’agents moldaves rémunérés.

Même les enfants sont soupçonnés dans cette chasse aux sorcières. A Nice, on apprend le 14 novembre par Europe 1 et C News, relayés par tous les grands médias, que des élèves de CE2 auraient fait des prières musulmanes dans la cour de récréation d’une école. Nice-Matin  rapporte le 19 octobre que tout était une affabulation islamophobe montée de toutes pièces. Les écoliers « invoquaient un fantôme en apercevant une bâche blanche coincée dans les branches d’un arbre de la cour » de récréation. Les enfants auraient « appelé la bâche » considérée, dans leur jeu, comme un fantôme. Cet appel aurait été interprété comme des prières. Les écoliers ne sont même pas issus de familles musulmanes.

Le maire, Christian Estrosi, politicien de droite proche de Macron, qui a « dénoncé » publiquement et convoqué les parents, n’a pas pris une minute pour rectifier l’information.

Ces faits, pris parmi des dizaines d’autres, démontrent le dangereux climat que crée le gouvernement, fait de mensonges, de trucages, de dénonciations et de peur. Eux qui ont de l’unité nationale plein la bouche, où veulent-ils mener le pays par cette escalade ?