Intempéries : le gouvernement est responsable du chaos

Depuis début novembre les habitants subissent les inondations. D’aucuns ont tout perdu de leur maison. Les champs sont noyés hypothéquant les récoltes quand elles ne sont pas foutues… Avec nos correspondants nous montrons qu’il n’y a là pas de fatalité !

Un sauveteur de la Sécurité civile évacue une fillette de sa maison inondée, le 9 janvier, dans le nord de la France (Photo AFP).
Par Avec nos correspondants
Publié le 11 janvier 2024
Temps de lecture : 9 minutes

INONDATIONS DANS LE NORD-PAS-DE-CALAIS : LA COLÈRE DES HABITANTS FACE AUX MINISTRES

Jeudi 4 janvier, Christophe Béchu ministre de la Transition écologique et Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, ont dû faire face à la colère des habitants.

France Bleu retransmet les paroles d’un habitant excédé : « Vous avez mis des bottes aujourd’hui, mais nous, ça fait deux mois qu’on est avec les bottes ! On vit comme des chiens dans nos maisons. Pour envoyer de l’argent en Ukraine, vous savez faire, donc l’argent, il y en a. On est capable d’aller sur la lune, mais Monsieur, vous n’êtes pas capable de faire quelque chose sur Terre ! »

 

1/ Près de 200 communes à nouveau touchées

En cause : le manque de moyens pour la gestion et l’entretien des cours d’eau et des moyens de pompage insuffisant et rien n’a été fait depuis novembre.

Alors que le département avait déjà été touché par de fortes inondations début novembre, la montée des eaux impactait à nouveau 189 communes du Pas-de-Calais et 1 300 habitations avec 371 évacuations réalisées au 3 janvier. À cette date, 74 routes départementales étaient barrées, sur 187, plusieurs axes secondaires et communaux étaient également inondés et impraticables et plus de 10 000 foyers privés d’électricité.

En cause : le manque de moyens pour la gestion et l’entretien des cours d’eau et des moyens de pompage insuffisants pour évacuer l’eau à la mer dans un territoire de polders en partie sous le niveau de la mer.

Et rien n’a été fait depuis novembre pour y remédier

En catastrophe, quatre pompes de la Sécurité civile venant du sud de la France ont été installées sur le secteur de Dunkerque le 4 janvier en attendant l’arrivée de pompes néerlandaises plus puissantes acheminées depuis les Pays-Bas le 5 janvier. De même, deux pompes tchèques, ainsi que deux pompes slovaques envoyées au titre de l’aide européenne seront aussi déployées dans le département du Pas-de-Calais.

Ce 8 janvier, la rentrée scolaire a été reportée pour plusieurs écoles et établissements scolaires du Pas-de-Calais et de nombreux ramassages scolaires ont été annulés.

Des ministres ont dû faire face à la colère des habitants. De nombreux élus s’insurgent aussi contre le manque de moyens et de financements.

« En 2022, il nous a été confié 140 kilomètres de canaux de ce type-là, dans un état déplorable, lui rétorque Bertrand Ringot, président de l’Institution intercommunale des Wateringues. Nous voyons bien la tâche immense. Mais pour le moment, nous attendons avant de les accepter, car sans revenus dédiés, je suis incapable de les entretenir. »

« Nous avons une capacité de pompage de 100 m3 par seconde, opérationnelle à 90 % car nous avons du mal à réparer une pompe ancienne, faute de pièces », argumente Bertrand Ringot, alors que la question du pompage est régulièrement pointée du doigt. Le maire de Gravelines dit avoir remplacé, depuis son arrivée, quatre pompes installées à côté de la mer, à Mardyck, mais réclame davantage de moyens pour assurer sa mission.

La situation, d’ailleurs, pourrait encore se compliquer à l’avenir. « Actuellement, sur 2 m3 évacués, la moitié s’écoule par gravité et l’autre avec des pompes. (…)


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