« Pire que le feu de l’enfer » dans le quartier du grand hôpital de Gaza

Depuis le 18 mars, l’armée israélienne mène une offensive contre ce qui reste de l’hôpital Al-Shifa (ville de Gaza, au nord du territoire) et de ses abords. « C'est de la vengeance et de l'annihilation. Gaza est devenu pire que le feu de l'enfer », déclare un rescapé.

Le désespoir d’une Palestinienne, le 21 mars, qui a dû fuir avec d'autres l'hôpital Al-Shifa et ses environs (photo AFP).
Par la rédaction d'IO
Publié le 23 mars 2024
Temps de lecture : 2 minutes

Des centaines d’hommes arrêtés, les femmes poussées vers le sud du territoire, et dans la rue des corps sans vie… des habitants des abords de l’hôpital al-Shifa de Gaza décrivent l’horreur dans ce secteur où l’armée israélienne mène une offensive.

« Toute la nuit, il y a eu des tirs et des bombardements d’artillerie. Le matin (vendredi, ndlr) je suis sorti chercher de l’eau chez mon voisin. Il y avait de nombreux corps dans la rue, des chars bloquant les accès à l’hôpital, un incendie dans une maison, des maisons détruites », raconte Mohamed, un homme de 59 ans.

Autour du plus grand complexe hospitalier de la bande de Gaza, les quartiers d’Al-Rimal et Al-Chati « sont comme des villes fantômes », décrit cet habitant du camp de réfugiés palestiniens d’Al-Chati, tout proche.

« L’armée fait maison après maison et arrête tous les hommes, même des enfants. Tout le monde a peur d’être exécuté ou arrêté », poursuit-il. Pour lui, « ce qui se passe c’est de la vengeance et de l’annihilation. J’ai l’impression que Gaza est devenu pire que le feu de l’enfer ».

Selon le ministère de la Santé de Gaza, plusieurs bâtiments de l’hôpital ont été touchés, notamment le service des maladies artérielles, incendié. Des arrestations ont eu lieu aussi parmi le personnel.

Un infirmier présent sur place a raconté à un journaliste de l’AFP des bombardements nocturnes ayant selon lui « endommagé tous les bâtiments », en particulier un service de chirurgie.

Dans l’hôpital, où ont aussi trouvé refuge depuis des semaines des civils déplacés, « il n’y a pas assez à boire ni à manger », ajoute-t-il.

L’opération avait commencé lundi avec l’arrivée de dizaines de chars et véhicules blindés.

Quatre jours plus tard, ce vendredi « à l’aube, les forces d’occupation ont mené des incursions dans toutes les maisons et bâtiments résidentiels des environs du quartier d’Al-Katiba », raconte Mahmoud Abou Amra, 50 ans.

Selon lui, les soldats isréliens « ont sorti les résidents de leur maison, et contraint les hommes de plus de 16 ans à se dévêtir complètement à l’exception de leurs sous-vêtements. Ils les ont attachés, frappés à coup de crosse de fusil, insultés, puis emmenés dans une école proche de l’hôpital pour interrogatoire et détention ».

Quant aux femmes et aux enfants, « ils ont été forcés de partir vers l’ouest et la côte, pour rejoindre le sud de la bande de Gaza », a-t-il encore dit.

Ce reportage a été mis en forme d’après une dépêche AFP du 23 mars