Enseignement : la recherche du blocage pour gagner
Personne ne veut des mesures de Gabriel Attal pour l’Ecole. Enseignants et parents d’élèves refusent massivement la politique du gouvernement, ils s’organisent un peu partout, par eux-mêmes, à l’image de la Seine-Saint-Denis.
- Actualité politique et sociale, Ecole

On le sait, personne ne veut des mesures de Gabriel Attal pour l’Ecole. Du SNU aux dispositions contre des élèves qu’il faudrait « dresser », en passant par leur tri dans des classes de niveaux, personne n’accepte les tentatives du gouvernement pour mettre au pas la jeunesse et pour la désigner comme responsable de l’effondrement de l’Ecole.
Et parce que les enseignants et les parents d’élèves refusent massivement la politique du gouvernement, ils s’organisent un peu partout, par eux-mêmes, à l’image de la Seine-Saint-Denis.
Leur mobilisation a commencé le 26 février et elle continue, elle s’enracine, parce qu’il y a une volonté profonde d’obtenir l’abandon du « choc des savoirs » et de gagner sur des revendications qu’ils portent depuis des années : ils exigent des postes, des classes, des moyens.
Avec l’expérience des précédentes années, y compris des échecs, ils cherchent les moyens efficaces pour gagner. C’est pourquoi ils poursuivent les regroupements sous toutes leurs formes, cherchant à élargir le rapport de force pour bloquer un gouvernement qui enchaîne les coups de force.
La puissance des opérations « établissements déserts » en est une démonstration.
De la même manière que ceux, par milliers, qui ont versé un soutien à la caisse de grève de la Seine-Saint-Denis pour aider la grève à s’étendre (plus de 100 000 euros !), posent, de fait, la question du blocage. Mais force est de constater qu’ils ne sont pas aidés.
Parmi les obstacles, les appareils syndicaux ne semblent accepter aucun autre horizon que des « journées d’actions » « dans la durée » et les manifestations le samedi. Pour autant, la mobilisation se poursuit, contournant les freins, parce qu’à chaque nouvelle annonce des ministres, l’urgence de devoir stopper leur politique apparaît plus nettement.
Ceux qui bloquent, qui décident la grève et qui la préparent dans les assemblées générales ont raison ! Ce que viennent d’arracher les contrôleurs SNCF peut être source d’inspiration.
Haute-Loire « Pas de moyens, pas de retrait, pas de rentrée ! » Dès le jour de rentrée, le lundi 29 avril, les personnels de plusieurs collèges de la Haute-Loire ont décidé la grève pour exiger le retrait du choc des savoirs et pour l’ouverture de postes et de classes. Au collège du Monastier 95 % de grévistes, y compris parmi les personnels ouvriers et de services. Les élèves sont rentrés chez eux. Au collège de Landos entre 90 et 95 % de grévistes ; aux collèges d’Aurec et de Saint-Didier-en-Velay, 80 %. La grève était également suivie dans d’autres établissements. Dès le matin, des diffusions de tracts à l’entrée des établissements avec banderoles, conférences de presse ont eu lieu et à 14 h 30, une bonne centaine de personnels et de parents d’élèves se sont rassemblés devant l’inspection académique, avec les organisations syndicales CGT, FO, FSU et Sud. Les représentants des différents établissements ont pris la parole devant l’inspection académique. Tous refusent le choc des savoirs et ont mis en lumière, faits à l’appui, la dégradation de leurs conditions d’enseignement. « Nous avons discuté, chacun dans son collège, on ne s’en sort pas » dit cet enseignant d’Aurec-sur-Loire, « c’est pour cela que nous avons décidé de la grève aujourd’hui et de la proposer à tous les collèges via le comité interétablissements ». « C’est une initiative qui part de la base, c’est la bonne façon de procéder » rajoute un collègue de Saugues-en-Gévaudan. « Ce n’est pas du choc des savoirs dont on a besoin, c’est la restitution de tous les moyens supprimés qui est indispensable », ont-ils répété les uns après les autres à la direction académique qui les a reçus. La mobilisation ne s’arrête pas là. Plusieurs réunions avec les parents d’élèves sont programmées dans les jours qui viennent et même une opération « collège mort » à Saint-Didier-en-Velay. Une nouvelle réunion du comité interétablissements se tiendra lundi prochain sur la base du constat : nous n’en resterons pas là ! Correspondant |
