En Tunisie, un front de rejet du président Kaïs Saïed

L’abstention (73 %) à l'élection présidentielle du 6 octobre exprime clairement un large rejet par la majorité du peuple tunisien de la vie politique imposée par Kaïs Saïed, qui a mis le pays au bord du volcan du fait de la cherté de la vie et d'une répression sans précédent.

"Fête électorale = coup de force" (correspondant)
Par correspondant
Publié le 11 octobre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

L'actualité politique s'est accélérée ces derniers mois d'une manière pour le moins choquante, mais en même temps elle est révélatrice de la trajectoire régressive que connaît la Tunisie depuis des années...

Les choix politiques unilatéraux et autoritaires sont à l’origine de la détérioration des conditions économiques et sociales, touchant tous les aspects de la vie culturelle, sportive, et autres… La Tunisie connaît une fermeture politique sans précédent depuis la révolution de 2011.

Kaïs Saïed a été élu en 2019, à l'issue d'un scrutin dont personne ne pouvait à l’époque douter de la transparence et du caractère démocratique. Kaïs Saïed est un ancien professeur de droit constitutionnel à l'université de Tunisie. Il n'est pas une personnalité politique connue, mais il est apparu sur certaines chaînes de médias comme un phénomène curieux adoptant les revendications de la révolution de 2011. Les Tunisiens ont trouvé amusante la personnalité de Kaïs Saïed, car il communique en arabe classique en toute occasion, chose inhabituelle en Tunisie.

Kaïs Saïed était un président aux pouvoirs limités car le système de gouvernement était parlementaire jusqu’à ce qu’il le modifie, et il avait déjà des ambitions à peine voilées pour un pouvoir absolu, qu'il a atteint en juillet 2021 après avoir dissous le parlement et en modifiant peu à peu la Constitution de manière à contrôler tous les pouvoirs.

Le nouveau Parlement est devenu une simple (…)


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