Ecole : abrogation de la loi Debré !

Les crimes commis contre les élèves du lycée privé Notre-Dame-de-Bétharram ont remis sur le devant de la scène une question politique : le financement massif de l'enseignement privé par l'Etat, permis depuis 1959 par la loi Debré.

Le 19 juin 1960, sur la pelouse de Reuilly, à Vincennes (94), rassemblement de centaines de milliers de militants laïques pour l’abrogation de la loi Debré (AFP).
Par François Chaintron
Publié le 3 mars 2025
Temps de lecture : 6 minutes

En donnant un écho national aux crimes commis contre les élèves du lycée privé Notre-Dame-de-Bétharram, le député LFI Vannier a mis les pieds dans le plat et pleinement rempli son rôle de représentant du peuple face à un pouvoir déliquescent et complice, illustré par les balbutiements écœurant d’un François Bayrou, représentatif de cette Ve République « sœur aînée » de l’Église et cofondateur en 1978 de l’UDF avec Giscard, ce président que le peuple a chassé en 1981.

« Je pense que l’Éducation doit être gratuite et laïque », a affirmé, justement, ce 17 février 2025, Manuel Bompard sur BFMTV.

On n’oublie pas qu’à peine de Gaulle a-t-il pris le pouvoir en 1958, qu’il a tenu à remercier l’Église catholique d’avoir retourné sa veste pétainiste en sa faveur, en renouant, grâce à la loi Debré de 1959-1960, avec le financement public de l’école privée qu’avait déjà inauguré le régime de Vichy en 1940.

De Gaulle, renouant avec Pétain, rétablit le financement public des écoles privées

« Quand de Gaulle arrive au pouvoir en 1958 sur le pavois des généraux d’Alger, une tâche intérieure l’emporte pour lui en urgence sur toutes les autres : s’attaquer à la séparation de l’Église et de l’État, au moins pour l’école. Car c’est bien au nom du principe de la religion d’État que le fondateur de la Ve République s’adresse immédiatement “au nom de la France” au pape, par son ambassadeur, M. Brouillet : “M. le président de la République a souhaité placer entre vos mains, Très Saint-Père, un témoignage de la filiale gratitude que lui inspire votre émouvante participation aux sentiments de la nation française.” »4Extrait du livre de Michel Sérac, Quelle république sauvera l’école républicaine ?

Aujourd’hui, après Bétharram, après le scandale du collège Stanislas à Paris, auquel une ministre, Oudéa-Castéra elle-même, a associé son nom, après le lycée privé « renommé » de Marseille, de l’abbé Mélizan accusé d’abus sexuels, les affaires se multiplient dans les établissements gérés par le secrétariat général à l’enseignement catholique.

Pourquoi, d’ailleurs, les établissements privés catholiques en France échapperaient-ils à la dépravation et aux scandales qui éclaboussent cette institution (…)


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