Serbie : « Les étudiants réclament des réformes structurelles »
Interview de Milena Repic, présidente du Parti de la gauche radicale de Serbie, pays où la jeunesse étudiante manifeste en masse depuis des semaines.
- Actualité internationale, Serbie

Peux-tu te présenter, ainsi que ton organisation ?
Milena Repic : Je m’appelle Milena Repic. Je suis présidente du Parti de la gauche radicale de Serbie. Nous existons depuis cinq ans maintenant et nous sommes toujours un parti non parlementaire. Notre objectif était d’être l’aile parlementaire politique des mouvements sociaux progressistes car nous avons compris que ces mouvements ont leurs limites et que nous devons ensuite compter sur des partis politiques pour promouvoir nos idées. Mais les partis existants les déforment et les transforment en quelque chose qu’ils ne sont pas.
La plupart d’entre nous avons donc débuté dans un mouvement anti-expulsions, dans un mouvement pour le logement, un toit au-dessus de nos têtes. Et nous y sommes toujours actifs. Nous sommes également actifs dans des initiatives pour la Palestine et dans le mouvement antiguerre en Serbie.
En quoi vous distinguez-vous des autres partis de gauche ?
Nous n’avons pas réellement de partis parlementaires de gauche. Nous avons quelques partis sociaux-démocrates. Nous avons les Verts, mais pas de partis de gauche au Parlement. Mais je pense que la rupture majeure qui se produit actuellement à gauche est celle que nous avons connue en 2021 en Serbie.
Et d’après ce que je vois, cela s’est également produit en Allemagne, en Suède, en Norvège et en France. Bien que la France soit un peu particulière avec sa récente coalition et ses succès électoraux, cet éclatement au sein de la gauche anti-impérialiste et de la gauche traditionnelle, ou ce qu’on appelle la « nouvelle gauche », est causé par la guerre. La « nouvelle gauche » s’accroche encore à l’Union européenne et à l’Otan.
Penses-tu qu’en Serbie, la majorité de la population soit contre l’Otan et l’Union européenne ?
La grande majorité, probablement 90 % des gens sont contre l’Otan. L’une des raisons est, bien sûr, que nous avons subi les bombardements de l’Otan. Ainsi, les gens ont une expérience directe de ce que c’est que d’être pris pour ennemi par l’Otan. Et il y a tout ce qui a suivi. Les bombardements (…)
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