Iran, 1979 : la révolution
En 1978, débute un processus révolutionnaire des masses iraniennes, qui s’amplifie en 1979, aboutissant à la fuite du chah (roi d’Iran, Ndlr) en janvier. Nous publions des extraits d’articles parus dans "La Vérité" de février à décembre 1979.
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Contrairement à ce qu’affirment de soi-disant experts et journalistes, ce n’est pas un mouvement religieux qui a chassé le chah en Iran, mais la mobilisation des ouvriers, des paysans et du peuple.
Salimé Etessam, militante iranienne de la IVe Internationale publia deux articles au sujet de la révolution iranienne. Le premier en février 1979, le second en décembre de la même année, alors que le secrétariat de la IVe Internationale publiait une déclaration en avril. Le premier article a été publié un mois après la chute du chah et le second revient sur les huit mois de mobilisation des masses iraniennes, à la suite du renversement du chah. Ce sont des extraits de ces documents que nous publions ici.
La mobilisation massive des ouvriers, des paysans et du peuple iranien s’est heurtée à l’action combinée des milices khomeinistes, soutenues par le Kremlin et le parti Tudeh, ainsi qu’avec des fractions iraniennes liées à l’impérialisme, et ceci en l’absence d’un parti qui aurait représenté les intérêts des ouvriers et des paysans. Bien que la mobilisation révolutionnaire fût encamisolée au sein de la République islamique d’Iran, la puissance révolutionnaire de 1979 marque encore de son empreinte anti-impérialiste la société iranienne et c’est cela que l’impérialisme ne pardonne pas au peuple iranien.
« Iran, l’aube d’une révolution »« Le vendredi 8 septembre 1978, une manifestation de milliers de personnes à Téhéran est réprimée violemment par l’armée du chah. Les canons et les mitrailleuses tirent toute la journée sur les manifestants. Le chah de son hélicoptère supervise le massacre. Le soir, il y a 4 000 morts sur la place Jaleh. Le bain de sang du “Vendredi noir” est la réponse du régime à l’explosion des masses contre la monarchie.
Dès le 24 septembre, le mouvement rebondit et, cette fois, la classe ouvrière surgit sur la scène politique avec ses propres méthodes (grèves-occupations). De l’explosion populaire des mois précédents se dégage le mouvement de masse du secteur le plus concentré du prolétariat, celui des travailleurs du pétrole, démarre. Le 24 septembre, des milliers de travailleurs du pétrole se mettent en grève, ils exigent : une augmentation de salaire de 50 % et l’amélioration de leurs conditions de travail. La grève s’étend rapidement à d’autres secteurs. Dix jours plus tard, le 5 octobre, le secteur bancaire, la télécommunication, les travailleurs de l’électricité, le personnel hospitalier, le personnel de la télévision, les fonctionnaires sont en grève. Ils revendiquent des augmentations de salaire. Le 6 octobre, le gouvernement Charif-Emami propose une augmentation de salaire de 50 % aux fonctionnaires. Le 10 octobre, la grève s’étend à d’autres secteurs : les 30 000 travailleurs de la sidérurgie d’Ispahan se mettent en grève. L’usine est cernée par l’armée. Les travailleurs des mines, des industries de montages, des sociétés d’agro-industrie, des petites industries de consommation se mettent également en grève. D’importantes revendications sont arrachées. Le 31 octobre, c’est à nouveau la grève de l’industrie pétrolière qui devient une grève générale, entraînant la fermeture des puits, de la raffinerie, des complexes pétrochimiques et des usines de gaz. Les travailleurs rompent la négociation avec la NIOC (compagnie nationale du pétrole iranien). Ils présentent des revendications politiques : levée de la loi martiale, libération de tous les prisonniers politiques, interdiction à la Savak ( (…) |
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