Pour la régularisation des travailleurs de Chronopost !
Depuis deux ans, des travailleurs sans papiers du site Chronopost d’Alfortville sont en grève et en lutte. Les choix du gouvernement sont clairs : maintenir cette force de travail dans la surexploitation et la précarité grâce à des lois répressives.
- Actualité politique et sociale

C’est une grève dure, déterminée, avec un piquet nuit et jour devant l’entreprise. Comme bien d’autres sans-papiers, ils revendiquent leur régularisation. Elle dépend d’une décision souveraine du préfet. Alors que celui-ci avait promis « d’examiner les dossiers avec bienveillance » , à l’heure où nous écrivons, seule une poignée d’entre eux peut espérer la régularisation.
Salariés certes, mais leurs conditions de travail défiaient toute concurrence en matière de non-respect du droit du travail et du principe d’égalité et de non-discrimination entre les travailleurs. Temps partiels, contrats courts, etc., tous les dispositifs y ont été utilisés pour les exclure des conditions de régularisation pourtant très restrictives de la législation. Et à la moindre difficulté, ou maladie, c’est la porte. Comme l’explique Aboubacar Dembele, porte-parole de la lutte, « c’est de l’esclavage moderne » .
Et cela ne concerne pas (que) d’obscurs « patrons voyous », bien au contraire, la lutte de Chronopost en témoigne : au sommet de la pyramide de sous-traitance-maltraitance se trouve l’Etat lui-même. La Poste, entreprise publique, est détenue majoritairement par l’Etat. Sa filiale Chronopost sous-traite à des multinationales comme Derichebourg, laquelle fait à son tour appel à des boîtes d’intérim, qui en bout de chaîne embauchent des travailleurs sans papiers. Cette sous-traitance en cascade permet de diluer les responsabilités, et surtout de renvoyer la faute à l’échelon inférieur. C’est un secret de polichinelle, et un récent jugement vient de constater le « manque au devoir de vigilance » de La Poste dans ce domaine, sans que cela entraîne de conséquences concrètes.
Des lois pour maintenir les sans-papiers dans la précarité
Patrons voyous, entreprises « respectables » ou entreprises publiques, c’est tout un. L’impératif du profit impose d’exploiter la situation d’irrégularité de milliers de personnes exilées pour leur faire accepter les salaires les plus bas et des conditions de travail très dégradées.
Chacun reconnaît que les tâches effectuées par les sans-papiers, dans la logistique, la restauration, le nettoyage, le soin à la personne sont critiques pour la vie économique et sociale du pays, au point d’ailleurs que certaines organisations patronales, en particulier dans la restauration, seraient favorables à une régularisation.
Les choix du gouvernement sont clairs : maintenir cette force de travail dans la surexploitation et la précarité grâce à des lois répressives. La valse-hésitation sur l’article 3/4 bis de la loi Darmanin témoigne des contraintes tactiques et idéologiques d’alignement sur l’extrême droite qui lui interdisent des actions de régularisation significatives comme celles qui ont eu lieu au Portugal et en Espagne à la sortie du Covid.
La lutte des Chronoposts est exemplaire. Ces travailleurs font partie de la classe ouvrière et doivent être régularisés !
Venez les soutenir au 2, chemin de Villeneuve-Saint-Georges, 94140 Alfortville.
Soutenez-les financièrement : https://www.cotizup.com/ctspv
