Affaire Dreyfus et prisonniers politiques kanak : deux époques, deux scandales d’État

Si la cible a changé, du « juif Dreyfus » aux prisonniers politiques kanak, le fond et les méthodes restent les mêmes : chercher un bouc émissaire, monter des machinations et autres provocations dont l’État et la caste militaire sont coutumiers.

Le capitaine Dreyfus et le militant indépendantiste kana Christian Tein (photos AFP).
Par Gérard Bauvert
Publié le 12 juin 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Dernièrement, beaucoup d’encre a coulé et des propos bien souvent lénifiants se sont répandus sur les ondes et sur les réseaux sociaux concernant les « suites » de l’affaire Dreyfus, c’est-à-dire la reconstitution de carrière de Dreyfus, promu général à titre posthume.

Cela a été l’occasion pour beaucoup, pour ne pas dire la plupart, de faire parler d’eux-mêmes. C’est un métier…

Ce qui est frappant, c’est que si de nombreux protagonistes actuels ont mis à juste titre l’accent sur le caractère antisémite de la provocation contre le capitaine Alfred Dreyfus en 1894, la plupart, pour ne pas dire tous, ont été beaucoup plus discrets sur l’origine du complot contre lui : la hiérarchie militaire et ses complices au sommet de l’État.

Il faut dire que l’état-major militaire allait se distinguer, quelques années après, durant la Première Guerre mondiale, en faisant fusiller des centaines de soldats refusant de (…)


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