« Contre la guerre, nous avons besoin d’actions communes à l’échelle européenne »

La parole à Reiner Braun, International Peace Bureau, Allemagne et Martine Heythuyzen, syndicaliste de la Confédération syndicale des Pays-Bas (FNV), tous deux signataires de l’Appel européen contre la guerre.

Des milliers de personnes ont manifesté à La Haye lors du contre sommet de l’Otan, le 22 juin (photo AFP).
Par la rédaction d’IO
Publié le 27 juin 2025
Temps de lecture : 2 minutes

Un sommet de l’Otan s’est tenu à La Haye les 24 et 25 juin. Les différents chefs d’État doivent y ont entériné leur engagement, exigé par Trump, de consacrer 5 % de leur PIB à leur armement.

Un contre-sommet était organisé le 21 juin, suivi d’une manifestation le 22, qui a regroupé des milliers de manifestants au lendemain du bombardement de l’Iran par les États-Unis. Nos correspondants ont interviewé trois participants, signataires de l’Appel européen contre la guerre.

La parole à Reiner Braun, International Peace Bureau, Allemagne

Tu as signé l’Appel européen, qui affirme : « Pas un centime, pas une arme, pas une vie humaine pour la guerre ». Peux-tu nous expliquer pourquoi ?

« Dire non à la guerre est aujourd’hui plus urgent que jamais, surtout après le bombardement cette nuit de l’Iran par l’aviation américaine, ce qui ouvre la voie – ou pourrait ouvrir la voie – à une troisième guerre mondiale. Nous devons dire non à la guerre parce que c’est une question de survie.

Mais c’est aussi une question de conditions de vie pour l’avenir. Nous avons besoin de chaque centime pour le bien-être social, pour l’emploi, les soins de santé, l’éducation. Nous avons besoin d’une alternative à la politique officielle, des deux côtés de l’Atlantique. Cela signifie : pas un centime pour le système, chaque centime pour la protection sociale, et stop à toutes les guerres. C’est cela qui m’a poussé à soutenir l’appel.

Les signataires de cet appel montrent qu’il existe un mouvement croissant en Europe contre la militarisation.

Et je pense que c’est essentiel et nécessaire, surtout quand je vois les plans de von der Leyen de dépenser 800 milliards d’euros dans les années à venir, de l’argent emprunté – et nous devrons rembourser ces dettes. La conséquence, c’est la souffrance du peuple.

Nous avons besoin de davantage de soutien. Nous avons besoin de cet appel, nous devons le diffuser dans toute l’Europe. Et à la suite de cet appel, nous avons besoin – au plus tard au début de l’année prochaine – d’actions communes à l’échelle européenne. »

Martine Heythuyzen, syndicaliste de la Confédération syndicale des Pays-Bas (FNV)

Pourquoi as-tu signé l’Appel européen contre la guerre ?

Oui, je l’ai signé parce que c’est le moment de prendre la parole. Nous sommes à un tournant décisif concernant la situation du monde.

Il faut arrêter chaque centime investi dans les contrats d’armement, en particulier ceux liés à l’Otan.

Tout cela ne fait que renforcer l’impérialisme des États-Unis. On l’a vu encore ce soir avec le bombardement de l’Iran, la façon dont Israël peut continuer son génocide contre le peuple palestinien.

Nous devons garder espoir et résister à l’Empire maintenant. C’est maintenant ou jamais.

Aujourd’hui a lieu la manifestation contre le sommet de l’Otan à La Haye. Pourquoi es-tu ici ?

Je suis ici d’une part pour les raisons que je viens d’évoquer. Je pense que c’est le moment d’arrêter tout accord sur les armes, mais aussi en tant que citoyenne néerlandaise.

Ce sommet de l’Otan a lieu chez nous, il nous coûte des milliards, alors que nous n’avons pas d’argent pour l’éducation ou la santé.

Cette semaine encore, ici à La Haye, il est très difficile d’accéder aux soins de santé dans les hôpitaux – et cela juste pour accueillir quelques fascistes ? Je pense que les fascistes ne sont pas les bienvenus ici, ils devraient simplement rentrer chez eux. Et nous ne pouvons pas tolérer cela dans notre pays.