État espagnol : un an après la tempête Dana

« À Valence, un an après la tempête Dana, les Valenciens sont descendus dans la rue – plus de 100 000 personnes – pour montrer que toutes les institutions de l’État, et surtout la Generalitat, sont responsables. » Lire l’éditorial d’Informacion Obrera.

Un an après les inondations meurtrières à Valence, plus de 100 000 personnes sont descendues dans les rues de la ville, ce 25 octobre.
Par Información Obrera
Publié le 2 novembre 2025
Temps de lecture : 2 minutes

Il y a des jours qui valent des mois ou des années. Les 25 et 26 octobre, de grandes manifestations ont eu lieu dans nos villes. À Valence, un an après la tempête Dana, les Valenciens sont descendus dans la rue – plus de 100 000 personnes – pour montrer que toutes les institutions de l’État, et surtout la Generalitat1L’institution organisant politiquement la communauté autonome de Catalogne., sont responsables. Elles préparent maintenant ensemble, en toute tranquillité, des funérailles nationales le 29 pour les 229 victimes. Plus qu’un hommage, ça ressemble à une tentative de se protéger mutuellement face à la colère des gens. Les associations de victimes protestent, à juste titre, contre la présence de Mazon, responsable des décès, à cet événement.

Samedi 25 octobre, des milliers de retraités, avec leurs plateformes, ont de nouveau manifesté à Madrid pour défendre le système public de retraites, alors que la campagne s’intensifie pour tenter de démontrer l’insoutenabilité du système, plaçant à nouveau l’exigence d’un audit au centre des revendications.

Et ce dimanche 26, devant le palais de San Telmo à Séville, des dizaines de milliers de citoyens, surtout des femmes, ont protesté contre le vrai crime de la Junta2L’institution organisant politiquement la communauté autonome d’Andalousie. et de son ministère de la Santé, qui a laissé sans soins plus de deux mille femmes susceptibles de souffrir d’un cancer du sein. Comme l’ont dénoncé les porte-paroles des personnes concernées, les coupes budgétaires et la privatisation tuent.

Alors que la population manifestait dans les rues, quelle réponse a été apportée à ses revendications ? Cette semaine même, le président Pedro Sanchez a annoncé… qu’il allait acheter des armes aux États-Unis pour les donner à l’Ukraine, suivant les directives de Trump et de l’Otan par l’intermédiaire de M. Rutte. C’est, sans exagération, le comble du comble. Récemment, le président Lula du Brésil, refusant d’envoyer des armes à l’Ukraine, a déclaré : « Celui qui envoie des armes participe à la guerre. »

C’est la réalité : alors que le peuple manifeste dans les rues pour réclamer des soins de santé, des retraites, la reconstruction de ses logements, Sanchez et son gouvernement de coalition participent à la guerre. Une guerre fratricide entre des régimes comme ceux de Poutine et de Zelensky qui oppriment les peuples et pillent leurs richesses (dans le cas de Zelensky, au profit des grandes multinationales, en particulier américaines). Au lieu d’être un acteur de paix, comme on nous le répète sans cesse, l’Union européenne et les gouvernements qui s’y soumettent sont des acteurs de guerre.

Et ça a un double coût : ils sont complices du massacre de dizaines de milliers de jeunes soldats ukrainiens et russes et de la population civile, et ils détournent les budgets sociaux vers ces dépenses en armes – augmentant les profits des multinationales américaines – alors que leur gouvernement, c’est-à-dire Trump, impose des droits de douane à ses amis, alliés et adversaires.

Soyons clairs : chaque euro dépensé en armement pour que la guerre continue, c’est un euro de moins pour la santé, les infrastructures, l’éducation ou les retraites. Là où ces euros sont désespérément nécessaires.

Si l’on veut vraiment combattre la droite et l’extrême droite, la première chose à faire est de répondre aux justes revendications de la population, afin qu’elle voie que son vote en vaut la peine. Il n’y a pas d’autre issue : soit un virage à gauche, soit une victoire de la droite.