26 000 lits fermés dans les hôpitaux depuis l’élection de Macron
6 700 lits rayés de la cartes pour la seule année 2022. « La baisse du nombre des lits s'accentue », reconnaît même la direction de la statistique du ministère de la Santé.
- Actualité politique et sociale, Santé
Alors que le gouvernement veut nous faire croire que le maintien de l’aide médicale d’Etat (AME) pour les étrangers sans papier (soit 0,4 % des dépenses de santé) serait facteur de désorganisation de notre système des soins, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), organisme gouvernemental, vient de rendre public les résultats de son étude sur les établissements de santé, hôpitaux et cliniques, en 2022.
Le titre de son rapport est d’emblée un constat accablant : « En 2022, la baisse du nombre de lits en état d’accueillir des patients s’accentue ». Le rapport souligne une diminution constante du nombre de lits d’hospitalisation classique (la nuit passée à l’hôpital) depuis 2013. 39 000 lits ont été supprimés depuis 2013 (soit – 9,4 %), 26 000 depuis 2017 date du début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Depuis 2020, le nombre de lits recule plus rapidement qu’auparavant (- 1,8 % en 2022, -1,4 % en 2021 pour environ – 1 % les années précédentes).
Près de 7 000 lits rien que pour 2022
6 700 lits ont été fermés en 2022. Toutes les spécialités sont touchées. Seul augmente le nombre de places pour la prise en charge ambulatoire et l’hospitalisation à domicile.
La Drees commente dans son rapport : « Ce repli poursuit une tendance observée depuis plusieurs années, qui reflète la volonté de réorganiser l’offre de soins hospitaliers dans un contexte de « virage ambulatoire », mais aussi de contraintes de personnel, ne permettant pas de maintenir les lits. »
Partout, les patients attendent des heures sur un brancard aux urgences. Selon Samu-Urgences de France, un service sur deux est contraint de fermer la nuit (Le Monde, 1 er janvier).
Le docteur Marc Noizet, son président, urgentiste à Mulhouse témoigne : « Je ne connais pas de service d’urgence qui échappe aujourd’hui au problème du manque de lits d’hospitalisation. Tous les jours, nous devons gérer des files plus ou moins longues de patients qui attendent qu’une place en aval puisse se libérer. »
Le gouvernement, lui, reste sourd aux cris d’alarme des soignants et de la population. Et accentue sa politique de fermeture des lits.