Succès de la réunion publique « contre l’antisémitisme et son instrumentalisation »

Samedi 3 mars à Pantin (Seine-Saint-Denis), des centaines de personnes étaient réunies « contre l'antisémitisme et son instrumentalisation, pour la paix révolutionnaire en Palestine  ».

Retransmission de la réunion le 3 mars (photo correspondant).
Par correspondant
Publié le 9 mars 2024
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Cet événement était organisé un collectif d’organisations dont Paroles d’honneur, l’Union juive française pour la paix (UJFP) et Tsedek!. Devant initialement se tenir en décembre 2023, il avait été annulé par la maire de Paris.

La philosophe de renommée mondiale Judith Butler, membre de l’organisation antisioniste Jewish Voice for Peace, était présente. Elle a insisté sur trois aspects.

– Premièrement, sur l’instrumentalisation de l’antisémitisme par les forces sionistes et leurs relais afin de criminaliser et délégitimer les soutiens à la Palestine : elle a rappelé que l’idée d’organiser cet événement a germé il y a deux ans, dans un contexte d’attaques répétées contre Jeremy Corbyn, accusé de façon calomnieuse d’antisémitisme.

– Deuxièmement, son propos s’est concentré sur l’instrumentalisation du féminisme pour jeter l’opprobre sur les actions de la lutte palestinienne. Elle a rappelé qu’avec 70 % de femmes palestiniennes parmi les victimes, Gaza était le lieu d’un énorme féminicide.

– Enfin, en dialogue avec Michèle Sibony de l’UJFP, Judith Butler s’est longuement attardée sur le fait que de nombreux Juifs sont opposés au sionisme et souhaite dissocier la judéité de l’État d’Israël. La tenue d’un rassemblement unitaire de plusieurs organisations juives antisionistes de différents pays est alors annoncée le 30 mars prochain à Paris.

Interventions de députés LFI

Trois députés LFI ont ensuite pris la parole : Thomas Portes, Danièle Obono et Younous Omarjee. Ce dernier a mis en avant le point d’appui qu’est le vote, le 28 février au Parlement européen, d’un amendement exigeant le « cessez-le-feu immédiat et permanent » : « Ce vote a été arraché grâce aux députés insoumis et à nos collègues députés irlandais. »

Le député Thomas Portes, menacé par des soldats de l’armée d’occupation israélienne, a insisté sur la mainmise des marchands d’armes sur ce conflit et sur les décisions politiques prises par le gouvernement Macron-Attal : « Même à l’Assemblée nationale, le système de vidéo surveillance est de fabrication d’une entreprise militaire israélienne.  »

Les trois députés ont aussi mis en avant l’impunité dont jouissent les Franco-Israéliens engagés dans Tsahal et de retour sur le territoire français. Aucune enquête judiciaire n’est encore ouverte, contrairement à de nombreux militants ayant exprimé un soutien au peuple palestinien. « Nous sommes du bon côté de l’histoire », conclut Thomas Portes.