Patrick Hetzel, encore un nouveau ministre pour détruire l’enseignement supérieur
Qui est donc Patrick Hetzel ? Le nouvel envoyé de Macron-Barnier pour s’occuper de l’enseignement supérieur et de la recherche.
- Actualité politique et sociale, Jeunes

Députés UMP/LR depuis 2012 il s’est manifesté notamment par ses opinions réactionnaires, s’opposant notamment aux mariages pour tous, à la PMA, à la constitutionnalisation de l’IVG ou à la loi fin de vie.
Mais surtout, proche de François Fillon, il est dans les années 2000 un conseiller de l’ombre de la droite sur tout ce qui concerne la « réforme » (disons plutôt la destruction) de l’université française. Député, il prend à bras-le-corps la lutte contre toute forme de liberté universitaire.
Un Artisan de « l’Autonomie des Universités »
Ainsi, il est en 2006 l’auteur d’un rapport à Dominique de Villepin (alors premier ministre) où il préconise la nécessité de « rapprocher impérativement l’université du monde du travail », comprendre que l’université doit se plier aux intérêts du patronat.
Il est surtout, en tant que membre du cabinet de François Fillon, artisan de la Loi LRU dite de « l’autonomie des universités ». Dans les faits, cette autonomie dans la gestion du budget, est un outil de l’Etat pour baisser les crédits et pousser les universités à se vendre au privé pour combler leur budget. Ainsi, la loi LRU permet aux universités d’être financées sur fonds privés, et ouvre les conseils d’administrations au patronat.
Un opposant à la liberté universitaire
Ces dernières années Monsieur Hetzel s’est manifesté par son opposition farouche à la liberté universitaire. Ainsi il fait partie de ceux qui fustigent un « entrisme islamogauchiste » à l’université et propose en avril 2024 la création d’une commission d’enquête « relative à l’entrisme idéologique et aux dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur ». Comprendre une commission pour poursuivre tous ceux critiquant la droite et l’extrême droite dans les universités.
En 2023, alors que l’opposition à la réforme des retraites est massive et que le mouvement s’amplifie dans les universités, il est porteur d’une proposition de loi visant à faire du blocage d’une université une infraction pénale.
Le 4 octobre dernier, il a envoyé une circulaire à l’ensemble des directions d’établissements leur rappelant « leur devoir de maintenir l’ordre » (sur X le 4 octobre), en prévision de possibles manifestations de solidarité avec les peuples libanais et palestiniens dans les universités, à l’approche du 7 octobre.
Un ministre à l’opposé des revendications exprimées par les étudiants
Ainsi on comprend donc sa vision de l’université : un lieu qui doit répondre au patronat, coûtant le moins cher possible et où aucune opinion qui déplaît à l’officialité ne doit pouvoir s’exprimer notamment quand il s’agit de s’opposer au génocide en Palestine. Sa première mission sera vraisemblablement de mettre en place « l’acte II de l’autonomie des universités » annoncé par Macron en décembre dernier et d’empêcher tout mouvement étudiant.
C’est radicalement à l’opposé des revendications des étudiants : abolition de Parcoursup, repas à un euro pour tous les étudiants, plan massif d’investissement dans l’université, construction de milliers de logements étudiants. Elles se sont massivement exprimées en juillet dernier où les jeunes ont massivement voté pour le programme du NFP, et dans la rue les 7 et 21 septembre derniers.
Toujours plus loin dans la répression« Manifestations étudiantes en lien avec le conflit israélo-palestinien », c’est par ce communiqué de presse, publié le 4 octobre, que Patrick Hetzel démontre son inscription pleine et entière dans la politique de retour à l’ordre voulue par le gouvernement Macron-Le Pen. Dans ce communiqué, accompagné d’une circulaire, le ministre demande aux présidents d’universités d’assurer la répression de toute voie allant contre le génocide en Palestine et la guerre au Liban. Il rappelle aux chefs d’établissements « leur devoir de signaler au procureur de la République toute infraction dont ils auraient connaissance » et leur obligation de « veiller au maintien de l’ordre public au sein de leur établissement ». Après : le bashing médiatique contre LFI ; l’arrestation de 85 étudiants à la Sorbonne en avril dernier ; les menaces de sanctions administratives sur 25 élèves de Sciences Po Paris ; les blâmes à l’encontre de professeurs à l’université de Toulouse, à Sciences Po Reims et à Sorbonne-Université ; le ministre confirme et poursuit dans la voie de la répression. Pour le gouvernement, nul ne doit exprimer un avis allant à l’encontre de la politique guerrière d’Israël et sûrement pas la jeunesse. R. Calimero |
